Ciné-histoire - 2 mai 2025

Episode 148 May 02, 2025 01:46:34
Ciné-histoire - 2 mai 2025
Ciné-Histoire
Ciné-histoire - 2 mai 2025

May 02 2025 | 01:46:34

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Show Notes

Cette semaine, on vous parle (en retard) de l'excellent film Sinners, en plus des nouveautés La vie devant moi et Seven Veils. Dans une semaine marquée par les élections fédérales, Émilie Boivin nous présente quant à elle deux documentaires sur cette thématique : Godin (2011) et Les perdants (2025). Maxence Gagné nous suggère de son côté le film La bande des quatre (1989) de Jacques Rivette, et on fait un tour d'horizon du numéro 817 des Cahiers du cinéma!

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Episode Transcript

[00:00:00] Speaker A: Le balado que tu t'apprêtes à écouter, tu peux pas l'entendre ailleurs. [00:00:03] Speaker B: C'est une exclusivité. 88.3, c'est fuck. [00:00:05] Speaker A: Ça part ici. Un jour, je vais faire un film. [00:00:06] Speaker C: Il sera très très bon. [00:00:36] Speaker B: Bonjour à tous et à toutes et bienvenue à un autre épisode de Ciné-Histoire. Jade, toujours avec moi, de retour en fait. [00:00:44] Speaker A: Oui, de retour et un petit virus qui m'a assaillie la semaine dernière. C'était pas plaisant. [00:00:48] Speaker B: Des choses qui arrivent. [00:00:49] Speaker A: Oui, surtout dans notre nouvelle vie. Ça va bien. Il fait frais, mais il fait pas... J'ai l'impression qu'il fait frais, mais il annonce quand même chaud après-midi, mais je regarde dehors, ça me donne l'impression qu'il fait froid. Clairement, c'est peut-être pas valide, mais ça va. [00:01:04] Speaker B: Ben oui, ça va. C'est un bon temps pour aller au cinéma. [00:01:07] Speaker C: Oui. [00:01:07] Speaker B: Qu'il fasse chaud ou qu'il fasse froid. [00:01:08] Speaker A: C'Est toujours un bon moment pour y aller. [00:01:12] Speaker B: Cette semaine à l'émission, on a un programme assez chargé. En fait, on va faire un peu de rattrapage. On va vous parler d'un film qui est sorti il y a deux semaines. Un film que t'as bien aimé. [00:01:23] Speaker A: Le film qu'on est allé voir au cinéma, «Tu me vois-tu, Lodegard?», à quel point ça m'allume. «Sinners». Je ne savais pas si tu voulais en parler. Je suis vraiment contente. [00:01:32] Speaker B: On va parler de Sinners, le nouveau long métrage de Ryan Coogler qui arrache un peu tout sur son passage au box-office. C'est pas des chiffres non plus à la Marvel, mais à son premier week-end, je pense qu'il a fait 49 millions au box-office. Son deuxième week-end, il a fait 45 ou 46. Il n'y a pas une grosse baisse, ce qui veut dire que le bouche-à-oreille est bon. [00:01:54] Speaker A: C'est ça que je me rends à dire. C'est le genre de film qui, je pense, peut nettement bénéficier du bouche-à-oreille parce que les bandes annonces ne sont pas si évocatrice de l'expérience qu'on vit en regardant ce film-là. [00:02:05] Speaker B: J'en ai pas vu une barre d'annonce. [00:02:06] Speaker A: J'en ai regardé après. J'en ai regardé deux, trois après. Puis j'étais bien déçue de la barre d'annonce, mais mon Dieu, j'ai hâte. [00:02:13] Speaker B: Ouais, bien c'est ça, il y a un petit buzz quand même en ligne dans les milieux plus cinéphiles. Ryan Coogler, c'est quand même le réalisateur des deux Black Panther. C'est le réalisateur de Creed. Il travaille encore une fois avec Michael B. Jordan pour ce film-là. Je pense que personne n'avait d'attente envers... Je pense que les gens ont appris l'existence de ce film-là deux semaines avant qu'il sorte, peut-être même pas. Puis le buzz est très très bon et puis le film aussi, heureusement. Ça aide. Sinon, on va recevoir... Attends, on va continuer. Avec les nouveautés, on va vous parler des films « La vie devant moi » de Niels Tavernier, qui prend l'affiche aujourd'hui à la Maison du cinéma. Et d'un film qui a pris l'affiche, je ne sais plus s'il est à Sherbrooke, en tout cas il est sorti à Montréal, un film d'Atom et Goyan, donc « Seven Veils ». J'en parle non pas parce qu'il est au cinéma, parce qu'il ne l'est plus, mais parce qu'il vient tout juste de sortir, ben tout juste, la semaine dernière en fait, il est sorti sur les plateformes de location en fait, plutôt, et donc on a été chanceux de recevoir un lien pour en parler, on n'en avait pas parlé parce que c'est ça, probablement qu'il n'avait pas pris l'affiche ici, mais bref, c'est ça, un film qui Je peux pas dire qui date, mais qui est sorti en 2023 au TIFF, puis qui a eu sa sortie finalement début 2025, donc ça a repris un petit moment. Mais je vous en parle un peu plus tard à l'émission. Je vous ai fait un topo aussi spécial sur les cahiers du cinéma, donc le numéro 817, c'est le plus récent à la bibliothèque. Malheureusement, on est déjà rendu au numéro 819, bientôt 820, mais c'est ça, je peux pas les lire. Si ça va mal, c'est pas vrai que je vais m'abonner. Mais c'est ça, donc je vous fais un petit topo, c'est le numéro sur la mort de David Lynch notamment. Émilie Boivin vient nous parler de deux documentaires politiques. Un qu'on a abordé la semaine dernière, qui est le film Les Perdants. Et l'autre qui est Godin, donc le documentaire sur Gérald Godin. Donc voilà. C'était dans l'air du temps parce que c'était les élections ce lundi. Donc voilà. C'est ça. Et Maxence Gagné nous parle d'un film de Jacques Rivette, donc La bande des quatre. Donc très intéressant. Moi j'ai moins aimé peut-être ce film-là que Maxence qui a découvert ce réalisateur-là au cours de la dernière année. C'est le réalisateur de La belle noiseuse, de la... comment ça s'appelle? La religieuse, je crois, d'un biopic de 6 heures sur Jeanne d'Arc. Il fait des films très très longs. En fait, on a écouté un de ses plus courts à 2h40. Donc, c'est ça. C'est son trademark, La belle noiseuse. C'est 4 heures, je pense, 4h15. Fait que bref, c'est ça. Ça va être le programme un peu aujourd'hui. Je commence avec un petit bloc de nouveautés. Il n'y a pas une tonne de nouvelles dans le milieu du cinéma, mais le jury du Festival de Cannes a été annoncé. Il y avait la présidente du jury qui est Juliette Binoche, qu'on connaissait déjà. Mais maintenant, le jury serait complété par... Là, il n'y a pas une belle liste, mais il n'y a pas... Bon, OK, ils sont ici. Jeremy Strong, donc voilà. l'acteur de Succession et récemment de The Apprentice, Alba Roqueverker qui est une actrice, je ne sais pas si elle est reliée avec la réalisatrice du même nom de famille que je ne reprononcerai pas, mais voilà. Il y a le documentariste Diodo Amadi, il y a l'actrice Allie Berry, Juliette Binoche évidemment, Leila Slimani, Carlos Rey Gada et Payal Kapadia, donc la réalisatrice indienne qui avait eu un petit buzz, là c'est rendu jusqu'aux Oscars? Oui, le film avait eu une nomination, bref, avec All We Imagine As Light. As Light, pardon. Et le réalisateur, je l'ai oublié, le Aung San Suu. Donc voilà, c'est ce jury de cette 72... 12... Non, 78e édition. qui va s'amorcer mardi le 13 mai, je m'en avais dit mardi prochain, mais non, c'est pas tout de suite. Dans 10 jours à peu près. Sinon, on a dévoilé également le président du jury de la prochaine Mostra, qui sera... Des fois, c'est en août, mais là, je pense que ça va être en septembre. C'est Alexander Payne, donc on l'aime bien. Sinon, la SEDEC aussi a annoncé 14 financements à des longs métrages, dont le prochain film de Pascal Plante, donc Fille du roi, qui se veut un film un peu... Je l'imagine un peu comme The Witch, le film d'horreur. Ça va être un semi-huis-clos de la traversée du premier convoi de Filles du Roi entre la France et le Québec en 1660. Je n'ai pas la date exacte. Mais c'est ça, donc un film un peu horreur ou horreur adjacent. C'est une twist intéressante quand même parce. [00:06:57] Speaker A: Que sinon ça aurait été un peu plate comme sujet. [00:07:03] Speaker B: Connaissant Pascal Plante aussi, je ne pense pas qu'il est du genre à juste faire un film d'époque. Il va y trouver de quoi. J'ai bien hâte de voir. Je ne sais pas si ça va sortir probablement dans un ou deux ans, j'imagine. mais on lui souhaite bonne chance. Je pense qu'il l'avait dit dans le podcast, le ciné-club que j'avais fait avec lui en 2023 quand même. J'avais dit qu'est-ce qui t'attend, Nana? Puis il était comme, j'ai un projet avec les Fées du Roi, mais je sais pas trop ça va être quoi encore. Donc voilà. Dans deux ans, on le saura c'est quoi. Il y a eu d'autres films aussi. Rémi Fréchette, le réalisateur cherbourquoi, qui a vu, je pense qu'il va faire un long métrage avec un court métrage qu'il avait déjà fait, bref. C'est ça, Yanaïs Barbeau-Lavalette. En tout cas, il y a eu bien du monde qui a reçu du financement cette semaine, donc c'était des bonnes nouvelles. Puis c'est pas mal ça en termes de nouvelles cinématographiques. Une petite semaine, c'est le mois d'avril, avril-mai, c'est toujours un petit peu plus calme. Cette semaine, au terme des nouveautés qui prennent l'affiche, il y a le nouveau Marvel, Thunderbolts, qui moi, Ça ne m'attire pas du tout et les critiques sont vraiment bonnes, ce qui m'étonne. Dans la bande-annonce, ça me faisait penser beaucoup à Suicide Squad, le premier, parce qu'il y a eu un reboot quelques années plus tard. [00:08:22] Speaker A: Ben un ou deux, c'était pas... [00:08:24] Speaker B: C'était pas vraiment un ou deux parce que personne ne revient. En tout cas, c'est ça, le premier de David Ayer que moi je n'avais pas vraiment aimé, mais c'est ça, ça avait l'air d'être un peu cette vibe-là, mais gris, alors que l'autre était un peu plus coloré, si on veut. Mais c'est ça, les critiques sont super bonnes, sauf peut-être celles des vraies critiques de cinéma, mais tu sais, je veux dire... [00:08:45] Speaker A: Mais ça va clairement attirer les masses. [00:08:48] Speaker B: Ouais, ben peut-être que ça va... [00:08:50] Speaker A: C'est marquant, ils sont habitués, ils savent. [00:08:51] Speaker B: Comment... Oui, c'est ça. Je pense qu'ils peuvent prendre pour acquis les fans de Marvel, qui vont voir tous les films, qu'ils soient bons ou pas bons. Mais là, est-ce que ça va pouvoir ratisser un peu plus large? Je ne sais pas, peut-être que le mal est déjà fait, malheureusement. J'irai pas le voir. En tout cas, moi, il m'intéresse pas, honnêtement, mais si le film est bon, tant mieux. Ça me redonne espoir parce qu'il y a quand même des gros films qui s'en viennent du côté de Marvel, des Avengers. [00:09:18] Speaker A: Une autre phase qui s'entend. [00:09:20] Speaker B: Ouais, un Spider-Man, en tout cas. Je sais même plus si on est dans 5 ou dans 4. [00:09:23] Speaker A: J'ai arrêté de suivre. [00:09:25] Speaker B: Ben, c'est ça, c'est ça le problème. Moi, je les suis à rebours. Mais c'est ça. Il y a donc, c'est ça Thunderbolts qui prend la fiche. Il y a Bonjour Tristesse, une adaptation du roman, le 2... J'ai juste Sagan, mais j'ai pas son... C'est pas Carl, mais c'est... Bon, je l'ai pas. C'est ça. Avec Louis Sévigny, notamment. Et Alyosha Schneider. Il y a le film La prisonnière de Bordeaux, avec Isabelle Huppert. Et... Afsia Herzi, voilà. Un film de Patricia Mazoui, qui est quand même un bon buzz. Je me souviens d'avoir lu une critique quand même assez élogieuse dans les cahiers du cinéma, donc voilà, ça prend l'affiche aujourd'hui. Il y a des Accountant 2 qu'on n'a pas vus finalement. [00:10:11] Speaker A: Mais non, parce qu'on a choisi Sinners, finalement. [00:10:12] Speaker B: Oui, c'est ça. Il sortait la semaine dernière, il sort pas ce week-end, mais il est encore disponible si jamais on a le temps pour aller le voir. Et c'est pas mal ça, en termes de sorties. C'est ça, on commence à... ben c'est sûr que d'habitude quand il y a un Marvel qui sort, les autres sorties se tassent un peu. Mais la semaine prochaine non plus, il n'y a pas une tonne de sorties. Ça fait que c'est un mois de mai qui s'annonce un peu plus calme que... je sais pas si j'oserais dire qu'à l'habitude. Mais en tout cas, assez calme en termes de cinéma. [00:10:40] Speaker A: Calme pour l'instant, il va bien y avoir des choses. [00:10:43] Speaker B: Oui, oui, il y a toujours des affaires. Mais bref, c'est ça. Donc on va vous parler de la nouveauté qui prend l'affiche qu'on a vue tout de suite. Ben non, on va parler de The Sinners. [00:10:52] Speaker A: Là, j'ai pas de repère visuel. [00:10:53] Speaker B: On va aller en pause publicitaire, puis après ça, on va parler de Sinners. Donc restez des nôtres, dites-le bien à Ciné-Histoire sur les ondes de CFAQ 88.3 FM. Vous êtes de retour à Ciné-Histoire. J'ai pas dit la date de l'émission parce qu'on joue en rediffusion aussi ailleurs dans la programmation. Puis à chaque fois, je trouve ça bizarre qu'il y ait un mercredi après-midi. Bienvenue au vendredi. Non, mais c'est correct. Au moins, je l'ai pas dit en intro. Ça me gossera pas quand je me réécouterai. Mais oui, c'est ça, on est en rediffusion aussi les mercredis à 13h, donc tout de suite après le Popcorn de l'Infini. Donc c'est à 3h, vous pouvez entendre ma voix. C'est ça, c'est la vie. Mais c'est ça, on va vous parler de Sinners. Peut-être que notre bouche à oreille va faire en sorte que vous irez le voir ce week-end parce que c'est un des bons films. C'est mon film préféré de cette année, même si je suis moins enthousiaste que toi peut-être. C'est un très bon film. C'est un excellent film, j'irais même jusqu'à dire ça, même s'il n'y a pas tout équivalent. [00:12:05] Speaker A: On n'a pas le même enthousiasme, c'est vrai. Pour moi, c'est plus que ça. Je pense qu'il a pris des symboliques dans l'offre. [00:12:16] Speaker B: Je trouve ça beau ton enthousiasme, moi je l'ai pu, je regarde trop de films par année pour être enthousiaste. [00:12:22] Speaker A: Bon, je vais commencer par vous le résumer. Comment je le résume à tout le monde, que je trouve qu'il n'est pas un bon résumé, mais j'ai pas le choix de le résumer comme ça. Bear with me. Donc, dans les années 30, on a deux jumeaux qui reviennent dans leur ville natale alors qu'ils travaillaient jusque-là avec Al Capone à Chicago. Là, ils reviennent dans une petite ville du Mississippi. [00:12:46] Speaker B: Du sud. Je pense qu'il est au Mississippi. [00:12:49] Speaker A: Oui, je pense qu'ils l'ont dit. Et c'est Michael B. Jordan qui joue les deux jumeaux. Eux sont noirs, évidemment, c'est important quand même. Donc deux jumeaux noirs, ils reviennent dans leur ville et veulent ouvrir un nightclub pour la culture noire. Un juke joint. Oui, c'est ça. Ils vont l'acheter à un blanc. Et là, on suit la journée de leur retour et aussi la journée où ils mettent tout en place. C'est un peu... Ça, ça marche pas, là, mais c'est pas grave. [00:13:15] Speaker B: Je continue à dire, là, même si j'ai pas relu, finalement, sur la symbolique des choses et tout, je continue à dire que s'ils l'avaient fait en 7 jours, là, comme... [00:13:23] Speaker A: Puisque, t'sais, c'est ça, on parle de. [00:13:25] Speaker B: Religion quand même un peu, là, les sins et tout ça, fait qu'ils auraient sûrement eu moyen de le faire en 7 jours sans que ça magade trop le rythme du film. [00:13:34] Speaker A: Mais c'est pas grave. Je me rappelle t'avoir dit à un moment donné, pis là, ils sont supposés d'avoir comme 4 heures pour faire tout le reste. [00:13:39] Speaker B: Ouais, c'est parce qu'ils jasent pas mal. [00:13:41] Speaker A: Parce que c'est long leur journée. Ils revoient leurs blondes, des partenaires d'affaires, ils vont chercher de la viande, ils vont chercher des fleurs, des symboles de l'alcool, tout ça. Ils se font faire un signe pour l'affichage. Tu sais, c'est une grosse journée de préparation. Une chanson de vie. Ils préparent leur ouverture et là, on suit cette journée-là et le soir arrive, c'est l'ouverture du club qui est, t'sais, c'est pas dit, mais exclusif au noir justement. Et c'est un club où on joue de la musique, c'est du blues, c'est vraiment très très bon la musique. Et au milieu de la soirée arrive, j'ai quasiment pas le goût de le dire, mais arrive une attaque de vampires. Là, faut pas juger le film là-dessus parce que Colin, c'est bon. [00:14:31] Speaker B: En tout cas, je m'en ai dit, c'est pas un film d'horreur, mais il y a quand même pas mal de. [00:14:37] Speaker A: Codes de films d'horreur. Mais pas tant. La scène d'ouverture, je me suis dit, ah mon dieu, parce que là, on a des flashbacks, puis c'est des flashbacks d'horreur qui crient. Et là, j'étais comme, bon, qu'est-ce qu'on a décidé d'aller voir? Pourquoi je me fais ça? J'aime pas ça, des films d'horreur. Mais c'est pas ça du tout, le film, finalement. [00:14:53] Speaker B: Ça part fort, c'est ça. Il y a comme quatre jumpscares dans. [00:14:57] Speaker A: Les dix premières minutes. Après, on revient. Mais c'est ça. Puis, c'est une attaque de vampires qui sont majoritairement blancs. Il y a beaucoup de symboles qui ressortent de tout ça. Ce film-là, même si ça ne révolutionne pas peut-être ce qu'on a vu au niveau des thématiques, de l'histoire, tout ça, sa grande force, c'est sa musique. Et je pense que tout le monde qui va aller le voir va ressortir avec ce constat-là. Puis c'est un film qui est vraiment le fun à regarder en salle, exactement pour ça, parce que l'ambiance qu'ils ont mis l'effort à créer, ça vaut la peine au cinéma quand t'es vraiment entouré de plein de haut-parleurs, pis que c'est fort, pis que c'est intense, pis que c'est prenant, pis que ça vient te chercher en dedans, parce que c'est ça le but de ce film-là. Pis j'avais lu des critiques avant qu'on aille le voir qui parlaient un peu du rôle de la musique, pis c'était pas des critiques que j'étais capable de comprendre nécessairement, j'étais comme « mais oui, il y a de la musique, revenez-en ». Mais non. Puis là, c'est là que je fais exactement ce que tout le monde a fait, mais c'est parce que c'est un film qui a beaucoup de musique, de l'excellente musique, de deux, et aussi qui organise toute son action autour de la musique. Le montage est fait en sorte que la musique soit ce que tu vois le plus, ce que tu remarques. Il y a l'histoire qui a un lien, la thématique de l'histoire a beaucoup de liens avec la musique aussi, parce que là on parle de légendes, comme quoi les très bons musiciens seraient capables d'aller dans l'occulte un peu, puis on est là-dedans. [00:16:34] Speaker B: Il y a ça, mais tu sais, c'est le fait que la bonne musique attire le démon. [00:16:37] Speaker A: Ben c'est ça. [00:16:38] Speaker B: Une affaire de merde. [00:16:39] Speaker A: Ben c'est ça, exact. Pis c'est ça qui se passe, tu sais, pis avec un personnage qui veut faire de la musique alors que son... ben... [00:16:50] Speaker B: Je sais pas ce que tu en cherches comme nom. [00:16:52] Speaker A: Son héritage familial est plus dans la religion, fait qu'il y a comme des clashs avec sa famille, tout ça. Mais tout est fait autour de la musique dans le film, puis c'est extraordinaire, puis c'est de la bonne musique aussi, fait que t'sais, c'est sûr que pour moi, ça vient me chercher beaucoup, ça me fait penser à tous mes beaux classiques, ça me fait penser à Hamilton beaucoup, t'sais, au niveau de, mon dieu, que j'ai tellement trippé de me faire garrocher de la musique comme ça, t'sais, Puis, quand on en reparlait, on a parlé des symboles de tout ça, puis des affaires que j'avais pas nécessairement vues première lecture à chaud en sortant, mais tu sais, tu m'as amené des points qui sont super valides, mais c'est pas ça qu'on voit nécessairement, parce que c'est vraiment ça, c'est un film sur la musique qu'il met au cœur de son récit, puis qu'il fait tout autour de ça, puis c'est tellement bien fait. Ça vaut la peine, honnêtement. Je pense que c'est bien dosé. C'est 2h20, le film, et toi tu les as trouvés longs par moments. Moi, je ne les ai jamais vus passer. Les petits bouts où je trouvais que ça ralentissait et que je commençais à me perdre un peu, en fait, on réussissait à me ramener avec un numéro musical. Puis, c'est arrivé comme 3-4 fois que j'étais comme « OK, là, ça commence à... » Puis non, parce que là, on repart. Mettons, trois parties dans le film. Première partie, ça monte rapidement, c'est un beau crescendo, ça devient intense, intense, c'est hot là, comment il place tout ça. Deuxième partie, ça se passe, l'action, c'est très longue, très répétitive, beaucoup les mêmes situations qui reviennent, on n'avance pas vraiment, on n'a pas d'infos, jusqu'à temps que Là, ça part, pis cette partie-là où justement ils se battent, ça dure 5 minutes dans le film. Fait qu'un peu décevant à ce niveau-là. Troisième partie, pas nécessaire, mais qui fait du bien. Parce que là, on retourne avec le racisme peu réduit, l'achat de la bâtisse aux groupes de blancs pis tout ça, pis là, on est là-dedans. Mais au final, je trouve que c'est un film qui est débile. Pour vrai, j'ai rarement vécu ce genre d'expérience-là. Le lendemain, j'écoutais la bande sonore au travail parce que tabarouette, j'ai le goût d'y retourner au cinéma, le revoir en salle. J'ai jamais fait ça, jamais dans ma vie pour un film. pis là, ça serait celui qui me ferait le faire pis j'irais là, t'sais, mais je suis vraiment contente qu'on ait choisi ce film-là finalement au détriment de Accountant, mais j'avais peur du hype, pis finalement je rentre dedans à pieds joints pis je suis vraiment contente et j'en ai bien parlé à un collègue là, fait qu'il est supposé aller voir ça en fin de semaine, pis on va en rejaser la semaine prochaine, mais j'ai le goût de le conseiller à tout le monde, ça n'a pas de sens, c'était... ouais. [00:19:37] Speaker B: Quelques petites précisions. Tu parles de numéros musicaux, mais attendez-vous pas un musical. [00:19:44] Speaker A: Non, ce n'est pas une comédie musicale. Les personnages ne parlent pas en chantant. [00:19:48] Speaker B: La musique se passe en temps réel la plupart du temps. Oui, il y a des numéros musicaux, mais qui sont intégrés à l'histoire. Autant tout est pensé sur la musique, autant on n'est pas dans le... Dans le territoire adjacent peut-être à Baby Driver, où là, je crois que les scènes d'action ont vraiment été pensées en fonction des chansons. Là, oui, il y a certaines synchronisations entre ce qu'on voit à l'écran et ce qu'on entend dans la musique, mais ce n'est pas aussi « in your face » que Baby Driver l'était. [00:20:31] Speaker A: Il faudrait qu'on le revoit d'ailleurs, c'était excellent ça aussi. [00:20:34] Speaker B: Oui, bien oui. [00:20:34] Speaker A: Le travail sur les sons était super bien fait. [00:20:37] Speaker B: C'est ça, t'sais, ça avait gagné même l'Oscar. Est-ce que celui-là pourrait gagner l'Oscar? Honnêtement, il va être dans la course, je suis à peu près certain. Est-ce qu'il va gagner à voix? C'est Ludwig Göransson qui signe la trame sonore, il a quand même déjà gagné deux Oscars, il est coproducteur du film et c'est un... pour un Suédois, c'est un grand fan de blues. Ça dit ce que ça veut. Dans certaines nuances, les aspects que j'ai un peu moins aimés, il y avait certaines longueurs aussi. Autant la proposition est unique, autant je trouve que c'est très classique dans sa formule. Surtout dans sa formule d'action ou d'horreur. Peu importe dans quel côté on tend. Des jumpscares. Tant qu'à moi, ça a toujours été une façon un peu paresseuse de faire de l'horreur, parce que c'est surtout le bruit, puis ou le jeu de caméra, ou peu importe, le montage qui va créer un jumpscare, quand la situation est pas mal moins peurente si ta voix est en pleine séquence, mettons, ou peu importe. Mais c'est ça. Je trouvais ça un peu paresseux. Heureusement, après les dix premières minutes, il n'y en avait plus vraiment. [00:21:43] Speaker A: C'est la scène d'ouverture, puis après ça, on n'est plus là. [00:21:46] Speaker B: Celui-là était correct. Mettons, dans l'église, quand on parle de scène d'ouverture, tu es demandé, il y a un serpent, tu donnes une couverte, tu l'as, tu le tasses. [00:21:53] Speaker A: Ça réagissait beaucoup dans notre salle, en tout cas. [00:21:57] Speaker B: Oui, il y avait bien des jeunes. Mais c'est ça, c'est un peu facile et inutile, surtout celui avec le serpent. Mais il y avait ça, même la scène d'action à la fin où il y a une centaine de vampires pour quatre personnes. Ça dure quand même beaucoup trop longtemps que c'est supposé durer. Les vampires commencent à donner des coups de poing quand clairement ils devraient juste mordre. Il y avait bien des affaires que, mettons, on tombait dans le film d'action ou le film d'horreur un peu typique, un peu paresseux. Mais... ce qui joue pour lui, c'est que il a plus de qualités qu'il a de défauts, puis son concept à la base est assez intéressant pour outrepasser ses défauts. Puis aussi le fait qu'on va dégager des niveaux d'analyse différents. Si tu veux juste avoir un film d'action, même si l'action arrive quand même assez tard, tu peux quand même trouver ton compte. Moi, j'ai vu des parallèles entre les vampires qui Entre guillemets, la culture afro-américaine pour se l'approprier. [00:23:04] Speaker A: C'est exactement ce que ma boss a. [00:23:08] Speaker B: Dit quand j'y ai parlé des vampires blancs. Il y a ce symbolisme-là que moi me parle plus que, je dirais pas que la musique, mais qui pèse autant dans la balance que la musique. Je pense que la musique aussi c'est une bonne façon d'avoir un sentiment, je sais pas toi. D'avoir une réaction émotive face à un film, je ne sais pas comment le dire, mais dans les films de Tarantino, quand il synchronise, quand il met une chanson dans une de ses scènes, on va se souvenir de la chanson ou de la scène, dépendamment de ce qu'on aime le plus, mais on ne sera pas capable de les défaire de ça. Même chose, Quand c'est une chanson que tu aimes dans un film, tu vas naturellement un peu plus aimer le film. Je ne suis pas un grand fan de la chanson « Sweet Dreams » de Ritmix, mais ça jouait dans le logo de la Fox au début du film. C'est une toune que tout le monde connaît et rapidement, ça te met dans le beat d'un film. Même s'il y a des défauts, on dirait que c'est venu te chercher pareil. La musique, c'est quand même assez puissant comme outil. On appelle ça un needle drop. c'est-à-dire d'associer une chanson à une scène. T'sais, y'a pas de chanson qui me reste en tête, mais c'est plus l'ambiance générale, mettons. [00:24:30] Speaker A: Ouais, mais y'a aussi une scène assez marquante, à peu près au milieu du récit, qui est totalement musicale. Moi, je l'ai trouvée étrange, cette scène-là, mais c'est là qu'on comprend toutes les motivations derrière le film, en tant que tel, et qu'on outrepasse l'histoire, dans le fond, pis qu'on relègue ça au second plan, pis qu'on va vraiment dans... Mais il a voulu faire quoi? Il a voulu nous dire quoi? Puis c'est cette scène-là qui est au cœur de tout ça. Je l'ai trouvée drôlement faite, la scène en tant que telle, mais c'était quand même... C'était puissant, tout ce qu'on vivait. [00:25:06] Speaker B: Ouais, ouais, ouais. Puis c'est ça. Honnêtement, c'est un très, très bon film. Un blockbuster, entre guillemets. Ça a quand même coûté pas loin de 100 millions, je pense, en termes de budget. C'est un pari relativement risqué, mais qui, selon moi, est très réussi, puis qui vaut assurément. C'est le meilleur film à l'affiche, en ce moment. En ce moment, oui. [00:25:25] Speaker A: C'est le premier de l'année que je vais au cinéma, je pense. Ben non, je suis allé voir le festival. [00:25:29] Speaker B: Mais oui, oui. [00:25:30] Speaker A: C'est une belle expérience. [00:25:35] Speaker B: Ben oui, c'est ça. Puis on vous la conseille. Donc voilà, c'était le film Sinners de Ryan Coogler. Allez voir ça. C'est pas piqué des verres. On s'en va. Là, j'ai fait exprès parce que je suis allé écouter la bande-annonce avant de la faire jouer. Parce que oui, je vais vous la faire jouer. Je récidive encore une fois cette semaine. Parce qu'on va parler de la nouveauté, la vie devant moi. Je suis allé l'écouter la bande-annonce parce que C'est un film où il y a à peu près juste des silences. Fait que là, je voulais voir si ça se reflétait à l'envers de l'annonce. Il y a des dialogues, certains chuchotés. Donc, ce sera ça. On s'en va écouter ça, puis on vous en parle dans quelques instants. Ils sont au bout de la rue! [00:26:19] Speaker D: Ils arrivent! [00:26:20] Speaker B: Prends des appareils en place. [00:26:21] Speaker A: Dépêche-toi! [00:26:21] Speaker C: J'ai parlé à mes amis les dinosaures. Ils ont une petite pièce au sixième étage. Ils vous l'apprêtent. [00:26:31] Speaker A: Il faudra être le plus silencieux possible. [00:26:35] Speaker B: Mme Dinanso ? Oui. Merci. [00:26:38] Speaker C: Combien de temps on va rester là ? Le moins longtemps possible. [00:26:42] Speaker B: C'est leur réplique. [00:26:43] Speaker C: C'est leur stockade. Les gens qui viennent chercher, ils les emmènent où ? [00:26:46] Speaker A: Par ici, par ici ! [00:27:01] Speaker B: Je suis toujours un morceau. [00:27:05] Speaker C: Y a des gens qui se battent. Pourquoi on n'est pas résistants, nous ? [00:27:09] Speaker A: Y a des gens qui ont la force de combattre. [00:27:11] Speaker C: Et moi, non. [00:27:13] Speaker A: Je devrais aller me battre avec eux, mais j'ai pas le courage. [00:27:17] Speaker B: Je sais tout ce que tu fais pour toi. [00:27:25] Speaker C: Leur but, c'est de nous humilier et nous faire disparaître. Mais ils y arriveront pas, d'accord ? On va tenir. On va tenir ensemble. [00:27:40] Speaker B: La vie devant moi, c'est le nouveau long-métrage de Nils Tavernier, qui est le fils de Bertrand Tavernier, le fameux réalisateur français, et qui... je crois, je vais aller le vérifier à l'instant, mais je crois qu'on avait vu son dernier film en clôture du Festival Cinéma du Monde en 2019, ça commence à dater un petit peu. [00:28:00] Speaker A: Ah, le Factor Cheval! [00:28:01] Speaker B: C'est ça, l'incroyable histoire du Factor Cheval. Bon, un film qui m'avait laissé quand même un petit peu sur ma faim, parce que C'était un peu trop grand public pour mes goûts, si on veut. [00:28:10] Speaker A: J'essaie de voir... Oui, mais son histoire, elle était incroyable. C'est essentiellement un homme qui a vécu vraiment vieux, puis qui a vu toute sa famille mourir, c'est un peu ça. Puis qui a créé un château avec des roches en France. Ça existe pour de vrai. [00:28:25] Speaker B: Il a réalisé un autre film, finalement, entre les deux, qui est le film « Ima » en 2022. Mais bref, donc, il revient cette année avec « La vie devant moi », un récit qui s'intéresse à la famille Zilber... Zilber... Zilberstein, pardon, qui est donc un homme, une femme et leur fille. Et... c'est comme un... comme un... je sais pas comment le dire, là... un récit miroir à Anne Frank, mais qui finit bien. Le One Frank, ça s'est mal fini. Pour eux, finalement, ça se finit bien. Donc, c'est une histoire vraie d'une famille juive pendant la Deuxième Guerre mondiale à Paris qui se cachent des rafles nombreuses des Allemands qui ont pris possession de la ville et d'une partie de la France. Et puis, eux vont se cacher pendant plus de 700 jours dans surtout deux lieux, leur appartement d'abord et après ça. Dans un grenier. Dans un grenier, c'est ça, d'une amie, là, qui est jouée par... Ben, c'est pas une amie, en fait, elle connaissait pas, mais amie d'amie, on va dire ça comme ça. Donc, il y a un personnage qui est joué par Sandrine Bonner, un couple, bon, juif, évidemment, mais dont le fils fait partie aussi de l'armée, ben, en tout cas, des collabos français, là, qui aident les Allemands dans tout ça. Fait que c'est un pari très audacieux, puis je sais que toi, il t'a peut-être pas vraiment plu, C'est sûr que c'est un pari audacieux parce qu'essentiellement c'est un huis clos silencieux pendant une heure et demie, au moins deux heures et demie. C'est un pari vraiment de faire en sorte qu'il y ait très peu de dialogue puis ceux qui y sont souvent chuchotés. C'est très statique comme film. C'est pas un grand appartement qu'ils ont, c'est une pièce. [00:30:10] Speaker A: C'est un grenier, c'est minuscule. [00:30:12] Speaker B: C'est ça, c'est un petit grenier. C'est pas juste un grenier. [00:30:16] Speaker A: Avec une petite fenêtre. [00:30:19] Speaker B: Le père, je trouve qu'il monopolise pas mal la fenêtre. Les autres, la mère et la fille, ils regardent pas souvent dehors. Mais bref, donc c'est ça. On suit leur histoire pendant 700 jours. C'est un petit peu plus de deux ans, je pense, au final. C'est ça, toi, il t'a moins plu, mais moi, il m'a vraiment... parler, là, tu sais, je suis capable de voir aussi qu'il y a plusieurs défauts, là. Puis je pense que son défaut, là, peut-être principal, c'est le fait que le... autre la répétitivité, mettons, des scènes, là, c'est que je crois que les acteurs parviennent pas nécessairement à bien... En même temps, c'est ça, c'est comme un drôle de problème, là, c'est-à-dire que je trouve qu'ils sont très fade dans leurs jeux, tu sais, ils ne font pas, peut-être, ressentir autant que j'aurais voulu espèce de désespoir ou en tout cas la précarité de leur situation. Autant à l'inverse, dans la vraie vie, je suis pas mal sûr que si t'as passé 700 jours dans une pièce, t'sais, t'es plus souvent qu'autrement juste blasé. Je pense pas que tu vis des grandes émotions après cette chanson. [00:31:27] Speaker A: Mais je pense que je peux comprendre un peu parce que Une des impressions qui m'est restée pendant, après le visionnement, puis pourquoi j'ai de la misère à avoir accroché à ce film-là, c'est... Je trouve pas qu'on ressent nécessairement de tension. Je trouve pas qu'il y a pas l'air d'avoir d'enjeux, c'est super répétitif, puis il se passe rien dans leur journée. Que tu me dises que c'est le jour 32 ou le jour 450, Ça change rien. Il n'y a pas d'évolution de leur situation. Il n'y a pas comme un nouveau danger. Il n'y a même pas de descente nazie. Il n'y a rien dans le film. Je ne suis pas contente de rester beaucoup sur la famille. Bon, mettons « Under the Volcano » que je n'ai pas full aimé non plus pendant le festival. On voyait leur détresse grimper, mettons, puis comment ça les affectait, tout ça. Je pense que dans le film-là, un exemple de la mère qui pleure, un exemple du père qui pleure, pis c'est ça. Fait qu'il manquait, je pense, de quelque chose pour nous faire ressentir à quel point c'était horrible, dangereux, difficile, stressant. J'ai pas eu ça, en fait, en le regardant. [00:32:38] Speaker B: Je comprends ton point, pis en même temps, je veux dire, Je me suis questionné à savoir, est-ce que c'est bien, parce que d'un côté je crois que c'est réaliste. Dans la vie, il n'y a pas de tension, mais il y a toujours... un peu de tension, c'est-à-dire qu'on ne sait jamais quand ça va arriver. Il y a un petit peu de fausse tension qui est créée par des scènes où il rêve qu'il se passe de quoi. Une scène où il rêve et finalement ça ne se donne pas. Je pense qu'à un moment, une ou deux fois, il y a peut-être une rafle ou en tout cas de quoi il ressemble à une rafle. Je comprends ton point en même temps. De par le fait que c'est une histoire vraie et que c'est probablement comme ça que ça leur est arrivé, il aurait soit fallu craquer l'aspect cinématographique puis inventer des scènes, ou il y aurait, tu sais c'est ça, il a favorisé Niels Tavernier je crois, l'autre approche qui est de faire de quoi de plus réelle possible ou de plus fidèle possible. [00:33:42] Speaker A: Ouais, mais t'sais, à ce moment-là, est-ce qu'on aurait bénéficié à le faire commencer en 43? Ils sont déjà là, tu fais un flashback où t'expliques comment ils sont arrivés, t'sais, pour pas qu'on... pour pas qu'il y ait le début, l'origine, c'est long, c'est deux ans, t'sais... Moi, je pense. [00:33:57] Speaker B: Que j'aurais pas fait ça parce que, t'sais, ça aurait un peu enlevé, on va dire, le... le sentiment de... de survie, là, je sais pas comment le dire, là, t'sais. Je pense que le fait que ce soit linéaire, ça aide à comprendre à quel point c'était long ou à quel point c'était... Ben c'est ça, qu'ils ont vécu une journey. Je sais pas c'est quoi en français. L'aventure, malheureusement. Ouais, c'est ça, c'est pas l'aventure que je veux là, mais en tout cas, c'est un chemin. Mais c'est ça, je pense honnêtement que c'est pas le genre d'histoire que tu lis pis que tu te dis « ça ferait un bon film ». Ils en ont fait un film pareil pis un film que j'ai beaucoup aimé pis que la plupart des critiques ont pas tant aimé. Mais moi, t'sais, tranche de vie... pas quelqu'un qui a beaucoup d'émotions dans la vie. Puis, une des... ben, pas une des seules fois où j'ai eu de l'émotion, là, mais tu sais, mettons, un des seuls récits, on va dire, qui m'a quand même touché, c'est le journal d'Anne-Franck, qui... parce que ça s'est passé dans la vraie vie. Puis tu sais, j'étais allé visiter aussi l'endroit où elle se cachait et tout. Puis tu sais, là, j'avais vraiment le... c'est ça... Une émotion. Peu importe qu'elle est... Qu'elle... Voyons. Qu'est-ce qu'elle était. Mais, c'est ça donc, pis t'sais, j'aime aussi beaucoup les films, ça c'est peut-être un petit plaisir coupable, mais t'sais, les films de catastrophes ou de fin du monde où il faut sauver sa peau et tout, t'sais, la Deuxième Guerre mondiale, c'est un vrai film catastrophe. T'sais, c'est-à-dire c'est une vraie catastrophe qui s'est passée avec des vrais récits un peu d'horreur. Pis, je sais pas, il y a quelque chose qui me touche un peu là-dedans, pis t'sais, qui me fait... qui me fait, je sais pas, être empathique envers ces personnages-là. Est-ce que je serais capable de rester deux ans dans un appart? Je sais pas. Peut-être. Peut-être. Mais là, on l'a vécu un peu avec la pandémie, mais c'était à la plus petite échelle, puis c'était moins intense, si on veut. Mais c'est ça. Je sais pas. Moi, c'est le genre de matériel qui me plaît. Oui, le film aurait gagné, je crois. Je pense... Ah! Avoir des meilleures performances, je ne pense pas que c'est le problème des acteurs ou des actrices qui n'ont pas livré une bonne performance. Je pense que c'est juste leur personnage ou le matériel qui fait qu'ils n'ont pas bien le choix de... d'avoir peu d'émotions. Puis c'est ça, moi je ramène tout ça au réalisme. C'est comme, tu vis pas des grandes émotions pendant 700 jours. C'est pas de même que ça se passe. Non, je suis d'accord. Tu vis plus souvent qu'autrement de l'ennui. Oui, on jump-cut au moment plus intéressant peut-être de leur reclusion. Mais c'est ça, plus souvent qu'autrement, tu vas juste être comme... On l'a vécu un peu en pandémie. Tu deviens fatigué de rien faire. Ils l'ont bien joué dans ce sens-là. mais ça n'en fait pas un film très dynamique et très intéressant à regarder. Mais j'ai aimé ça. Moi, j'ai vraiment aimé ça. [00:36:58] Speaker A: C'était moins ma vibe. Puis il y a eu un petit moment où je me suis dit, il va enfin avoir quelque chose, le fils des hôtes qui revient. [00:37:08] Speaker B: Les parents ont eu une réaction. Ça aussi, ça faisait du bien que ce ne soit pas... Oui, il y avait cette piste-là, puis finalement, ça n'aboutit pas vraiment. Puis je trouvais ça bien. probablement parce que c'est l'histoire vraie, mais aussi parce que c'est anticlimatique. Ce que j'avais reproché, par exemple, au Factor Cheval, c'était que ça avait l'air soit arrangé avec le gars des vues, soit un peu trop grand public. Puis ce film-là n'est pas grand public, je crois. Il y a les codes d'un film grand public, mais sans... sans avoir cette portée-là, je pense pas. Puis tu sais, c'est ça que j'avais dit au début aussi, tu sais, bon, qu'est-ce qu'on va apprendre de plus, finalement, dans ce film-là qu'on n'a pas vu ailleurs? Puis je pense que j'ai ma réponse, c'est-à-dire le réalisme de la chose. Puis tu sais, le fait que c'est... un peu anticlimatique. Tu sais, je pense que ce récit-là est pas mal plus près de toutes les familles de juifs qui se sont cachées que Anne Frank, mettons, où là, tu sais, elle se cache, puis finalement, elle se fait trouver, puis en tout cas, c'est le gros drame, puis on en fait, tu sais. C'est ça. Je crois que c'est plus près de la vraie... de ce qui s'est vraiment passé que si on l'avait tourné un peu en un film cinématique. Mais c'est ça, on va dire, l'aspect nouveau. et que ce film-là a apporté. [00:38:30] Speaker A: Et juste un petit ajout, dans le fond, le film s'ouvre avec une partie documentaire de l'adolescente dans le film qui est rendu à comme 77-80 ans. qui parle un petit peu de ce qu'on va regarder finalement. Puis le film se termine avec une autre partie comme ça, mais avec son mari. Dans le fond, elle a décédé en 2009, je pense qu'ils disent. Puis c'est son mari qui parle de leur histoire. C'est super court, ça dure 30 secondes, mais c'est ça. [00:39:00] Speaker B: Et encore une fois, complément d'information, les segments Oui, il y a des archives. Il y a des segments d'archives, mais le premier segment justement de cette entrevue-là avec la survivante ont été récoltés pendant le tournage de la liste de Schindler, je crois, ou Saving Private Ryan, un des deux, par Spielberg. Pas juste lui, mais en tout cas l'équipe qui récoltait des témoignages. Donc c'est ça, c'est tiré de ces extraits-là. Puis oui, c'est ça, le mélange d'archives, je trouvais que les archives étaient bien intégrées parce qu'on suit une famille qui finalement ne sait pas trop ce qui se passe de la guerre parce qu'ils n'ont aucune nouvelle de personne puis ils sont sequestrés. Fait que c'est ça, je trouvais ça réel. [00:39:39] Speaker A: Oui, les archives c'était bien quand même. [00:39:42] Speaker B: Ouais, pis c'était bien intégré, fait que, c'est ça, à voir si on a encore le goût de voir un film sur la Deuxième Guerre mondiale, sur, c'est ça, je sais pas si les gens sont encore friands ou pas de ce type de récits-là, mais moi je l'ai bien aimé, mais faut s'attendre, faut savoir de un en quoi on s'embarque, donc un film essentiellement silencieux, et statique aussi. Et, ben, c'est ça, faut pas trop avoir peur des thématiques, fait que voilà. C'était « La vie devant moi » de Niels Tavernier que je vous recommande. Mais toi, moins. C'est la vie. [00:40:15] Speaker A: Moins, mais allez voir « Sinners » en fin de semaine. Faites-vous plaisir. [00:40:18] Speaker B: Ouais, c'est ça. Au retour, je vous présente mon topo sur le numéro 817 des cahiers du cinéma. Et puis, je pense qu'on va y aller en gros bloc. avec nos deux chroniqueurs par la suite, donc Émilie Boivin, qui nous parle de Godin et des Perdants, et ensuite Maxence Gagné, qui nous parle du film La Bande des Quatre, Restez des Nôtres. Oh, attendez, le bloc de pub ne veut pas jouer. Bon, ça y est, ça y est. Seigneur, on y va, on y va. Le numéro 817 des cahiers du cinéma pour février 2025 a comme couverture une photo du cinéaste américain, David Lynch, décédé subitement fin janvier. On est un peu loin, février, on est déjà rendu en mai, mais c'est que je pense qu'il y avait des petits retards à la bibliothèque de Sherbrooke, donc les cahiers du cinéma nous arrivent un peu à retardement, mais qu'à cela ne tienne, Je vous fais quand même un petit topo sur ce numéro 817, qui va évidemment mettre un peu en valeur le travail de l'américain David Lynch, mais pas que, parce que je crois que les Cahiers du cinéma avaient fait une édition hors série sur David Lynch dans la dernière année, donc c'est un hommage, mais un hommage on va dire un peu timide, qui réfère surtout à ce fameux cahier spécial d'une centaine de pages. Dans ce numéro, on obtient, notamment avant cet hommage, on obtient un entretien avec Nan Goldin, qui est l'activiste, artiste, qui était... mis de l'avant dans le documentaire All the Beauty and the Bloodshed. Là, en fait, c'est qu'on est dans une programmation spéciale 130 ans du cinéma et puis à chaque édition, on s'entretient avec quelqu'un du cinéma, qui a été marqué pour le cinéma. Donc, je crois que dans le dernier numéro, c'était David Cronenberg et puis là, c'est Nan Goldin. Donc on s'intéresse un peu à ces films, à la photographie et puis à l'activisme. Par la suite, ben c'est ça, on tombe dans ce petit hommage à David Lynch qui est rendu notamment par Marcos Uzal, le rédacteur en chef, qui fait vraiment un bon tour d'horizon, je crois, de ce qui caractérise un peu David Lynch et puis du fil conducteur ou de l'humanité qui se trouve dans tout le chaos de ces films. s'ensuit ensuite des scènes marquantes dans ces films qui représentent bien l'oeuvre et le leg de David Lynch au cinéma. Donc on fait pas mal un tour de tous ces projets, je crois pas qu'il y en ait qui a été oublié, mais c'est ça, donc c'est vraiment des scènes, des plans, des photos qu'on met de l'avant. Ensuite on tombe dans la section film du mois et puis là c'est The Brutalist de Brady Corbett qui mit en lumière. On se rappelle février là, on est un petit peu avant les Oscars donc c'était dans l'air du temps même si le film finalement ne s'est pas ramassé avec l'Oscar du meilleur film. On s'interroge aussi peut-être à la distribution de Brady Corbett puis à quel point il propose quand même toujours quelque chose de différent ou il réinvente un peu un contexte historique ou une façon de parler du rêve américain qui n'est pas accessible pour tous et toutes. Il y a eu une entrevue évidemment, une critique du film, une entrevue très intéressante pour vrai. Moi j'aime bien sa vision du cinéma en général. On se rappelle aussi que c'était un acteur dans une autre vie. Donc c'est ça, on plonge un peu à travers sa carrière et sa vision du cinéma, puis on s'intéresse à ça, à la non-distribution en France de ses films, notamment Vox Lux et L'enfance d'un chef, donc The Brutalist, c'est essentiellement son premier qui est distribué en France. Ensuite, on tombe dans le cahier critique, donc quelques films mis en lumière, il y a L'Esprit de la forêt, pardon, il y a La Chute du ciel d'Éric Rocha et Gabriela Carneiro da Cunha, avec une entrevue avec ces cinéastes-là qui sont allés tourner en Amazonie auprès d'une tribu qui est menacée vraiment par les autorités brésiliennes. On a ensuite « La Pampa » d'Antoine Chevrolier. On a également un portrait de ce cinéaste-là, qui a commencé aussi beaucoup à la télévision. On a ensuite « Maria » de Pablo Larraine, qui est ouvert un petit peu plus tard en France. Je crois qu'il l'a été ici au Canada. On a « A Complete Unknown », donc pas très satisfait, je crois, du côté des cahiers de cinéma de cette adaptation-là, de personnages quand même assez mythiques et difficiles à adapter. Même Todd Haynes, je crois qu'il était parvenu avec succès, mais les cahiers semblent le penser autrement. Mais bon. Puis, c'est ça. Après ça, il y a des critiques un peu plus courtes sur plein d'autres films, connus ou pas. Beaucoup de films français. Il y a aussi un petit cahier sur, hors salle en fait, le film Beatles 64, qui s'intéresse évidemment aux Beatles et qui est disponible sur Disney+. Ensuite, on tombe dans le journal des cahiers, on y retrouve une rétrospective à nette vadement à la Cinémathèque française. On parle de ses films. En fait, c'est une scénariste qui a travaillé beaucoup avec Jacques Becker, donc on fait un peu un survol de sa carrière. et de ce qu'elle avait de novateur en termes de point de vue. Ensuite, on s'intéresse, ben, il s'intéresse beaucoup les cahiers du cinéma à Frédéric Wiseman, donc là encore une fois, ben, on parle d'une rétrospective de ses oeuvres en partenariat avec la Cinémathèque du Documentaire et le Centre Pompidou. On a ensuite un topo sur le festival de Morelia au Mexique, un topo sur la 35e édition des journées cinématographiques de Carthage, et un hommage ensuite à Corad Veidt, l'acteur du cinéma muet surtout. Donc il y a une rétrospective de ses films qui sera présentée en France. Et même chose, on a un petit portrait sur Niki Lidrotte, Von Baar. Après un texte qui s'intéresse sur l'écriture sur les films ou à partir d'eux, de Pierre Eugène, on tombe dans une section où, là on est en France en février surtout, mais encore aujourd'hui, On est dans un procès entre les gens influents du milieu du cinéma concernant des abus sexuels. On parle ici de la cancellation du film, la projection en fait, du dernier Tango à Paris. On sait que c'est un film problématique qui a vu une scène de viol non consentante entre Maria Scheider et Marlon Brando, donc la Cinémathèque française devait projeter le film. Il y a eu manifestation, ou plutôt il y a eu, on va dire un lobby pour essayer de contextualiser tout ça, puis la Cinémathèque a décidé juste de retirer le film de sa programmation. Puis ce premier texte-là s'interroge un peu sur sur cette pratique douteuse et aussi sur le film Maria, qui est sorti tout récemment de Jessica Pallud, qui raconte justement l'histoire de Maria Shada. Mais ensuite, on a un entretien avec Agnès Tricoire, qui est présidente de l'Observatoire de la liberté de création, qui est fondée sous l'égide de la Ligue des droits de l'homme. et puis qui militait, elle, pour un débat ou une discussion entourant la projection du film, ce qui a été refusé par le président, ou en tout cas la personne qui gère la Cinémathèque française. Donc, un entretien très intéressant qui veut un peu mettre en compte... pas nécessairement mettre en contexte, mais qui essaie un peu de... rappeler le fait qu'on ne veut pas tout simplement supprimer les films qui sont problématiques dans l'histoire, mais on veut juste essayer de les contextualiser un petit peu, puis d'avoir une discussion sur tout ça. Bon, après ça, on tombe dans la section des ressorties, des DVD, des livres et tout ça. On parle notamment d'une ressortie du Miroir aux alouettes de Jan Kadaar et Elmar Klotz, donc les cinéastes de la nouvelle vague tchèque. qui ont travaillé aussi un petit peu avant, mais bon. Donc, un de leurs films les plus importants. «Crazy Family» de Sogi Ishii, donc un film futuriste du Tokyo des années 80. On parle du livre bestiaire du cinéma d'Hervé Gauville et on parle aussi du numéro 20e anniversaire de Critiqu'At, donc qui est un site web à la base, mais qui pour leur 20e anniversaire ont décidé de sortir. Un numéro papier, donc voilà. Ensuite, on s'intéresse à Yao César Montero, le réalisateur portugais, qui voit ses films ressortir également. C'est dans la section cinéma retrouvés. On parle notamment de la trilogie de Dieu. On fait un survol quand même assez exhaustif de toute sa carrière. Donc, lui qui n'a jamais, ou à peu près, tourné à l'extérieur du Portugal. Donc, un cinéaste très régionaliste, si on veut, d'une certaine façon. Même malgré le succès critique qu'il va connaître, il va toujours demeurer au Portugal. Ensuite, on a un topo, un éditorial sur 4 Nuits d'un rêveur de Robert Bresson, qui est peut-être un de ses films les moins connus ou les plus oubliés, si on veut. Donc, on veut le remettre en lumière parce qu'il est très... C'est un très bon miroir, apparemment, de son époque, mais il a été mal reçu à sa sortie, probablement parce qu'il y avait d'autres films du genre qui jetaient un peu d'ombre sur ce film-là. Et puis, ben voilà, il y a quand même trois articles sur ce film-là, donc le film va ressortir justement en France. Et on termine avec un entretien, pas un entretien, mais un survol encore une fois de la réalisatrice de la monteuse Thelma Shoemaker qui a travaillé beaucoup avec Martin Scorsese qui a été la femme de Michael Powell et puis un article qui s'intéresse justement sur l'importance du montage et puis l'évolution de la pratique à travers le temps. Donc voilà, c'est pas mal ce topo pour le numéro 817D Cahiers du cinéma. On vous revient assez rapidement, je crois, avec un topo sur celui du mois de mars et on va rattraper un peu le retard qu'on a. Donc voilà, il est disponible à la Bibliothèque Eva-Sénécale ainsi qu'à la Bibliothèque Roger-Maltais sur le campus principal de l'université. Vous êtes de retour à Ciné-Histoire et maintenant c'est le temps d'accueillir en studio Émilie Boivin. Salut Émilie, ça va bien? [00:51:42] Speaker C: Ça va super bien Alex et toi? [00:51:43] Speaker B: Oui, ça va bien, merci. Cette semaine, c'était semaine d'élections, lundi dernier et puis tu en as profité un peu pour te mettre dans le bain et regarder deux documentaires un peu plus plus politique. [00:51:55] Speaker C: Ah oui oui oui très intéressant et écoutez le tout avec mon expérience des scrutins quand je suis allée voter puis j'ai mis mon X puis j'étais comme je sais pas c'est vraiment répété dans les deux films donc j'ai vu deux documentaires le premier que je vais vous parler c'était Godin donc ce que j'ai vu j'ai vu ça sur F film 3 mars. [00:52:19] Speaker B: Ah non, même pas? [00:52:20] Speaker C: Non, même pas. Et j'ai pu le louer d'ailleurs, vous le trouvez, pour 4$. Donc c'est fabuleux, vraiment. Vous l'avez pour pendant 3 jours. Alors, Godin, film réalisé par Simon Beaulieu. Donc une réalisation de 2011, seulement 75 minutes. évidemment, donc production Marc-André Fauché, Benjamin Hogg, donc c'est les films Gary, et puis ça raconte la vie de Gérald Godin, homme que je ne connaissais pas d'ailleurs, vraiment, et c'est un superbe documentaire qui ouvre sur un des textes, donc Gérald Godin qui était un, d'abord journaliste, haut-nouvelliste, il a commencé ça, puis c'est dans sa carrière de journalisme qu'il a commencé à écrire et il est l'auteur d'un langage, d'une façon d'écrire, un style littéraire qu'on a appelé le kantook, et c'est vraiment d'intégrer tout le joual que tu peux dans la poésie, mais lorsque la scène d'ouverture, tu entends seulement la voix de Gérald, Gérard, pardon, et c'est tellement poignant, c'est tellement un bon choix du directeur photo de ces membres au lieu parce que ça te vient te chercher et ça parle vraiment de la polémique, le mot que je cherche vraiment, the plight, la quête du, excusez-moi, le petit Québécois qui était dans le temps, dans les années 60, lorsqu'il y avait tant de changements, obligé de travailler ou d'apprendre l'anglais, le manque d'accès politique, en tout cas. Donc, ça, c'est entre ça, tu vois vraiment ce discours-là qui, je pense, dans un quelconque, j'ai oublié, quelconque, Soirée poétique, soit René Lévesque était élu, quoi que ce soit, mais tout de suite, t'es capté par l'engouement, le militantisme, le désir du peuple d'antan, c'est ça. Ça commence large, tu vois vraiment l'icône qui était Gérard Godin, comment il a commencé sa carrière, comment il a reconté Pauline Julien qui était hyper chanteuse. C'est notre Édith Piaf à nous, je pense. Je ne la connaissais pas non plus. Mais la beauté des textes, moi, c'était une découverte des richesses qu'on a eues comme personnages. Parce que, et là je m'affiche. Mais moi, j'ai grandi dans les années 90, j'étais adolescente. Et c'était en pleine période du référendum. Donc, si j'aurais eu le droit de voter, j'aurais voté, là j'essaie de restituer le oui ou le non, qu'est-ce qu'était le côté, mais j'aurais voté pour qu'on reste avec le Canada. Parce que pour moi, j'étais comme, OK, le référendum à l'échelle nationale, ça fait pas son sens. Puis, je pense que par contre, un film comme « Godin » que je conseille à tout le monde de voir, ça permet aux gens qui n'ont pas grandi dans cette gérénation. Ma mère, super fan de René Lévesque, là. Bloc québécois, Parti québécois, all the way au coton. Moi, j'ai des idéologies politiques différentes, donc de comprendre qui était Godin, comment lui était si prêt. C'est quelqu'un qui se promenait à la bicyclette, qui aimait comprendre les choses et qui a eu une vie amoureuse incroyable, mais quelqu'un qui aimait vraiment les gens et qui a vraiment cerné Puis il a dit, il y a une ligne qui dit, c'est sûr que présentement au Québec, on nous offre des solutions en béton, mais on a besoin d'artisanat. On a besoin que les gens puissent être, mettre un peu leur destinée. Puis moi, mon désir, c'est que le vieux monsieur au troisième étage, puis il a nommé une rue, je ne sais pas, mettons, c'était pas la bonne rue, mais mettons qu'il aurait dit Hochelaga Maisonneuve, que lui va pouvoir avoir un futur stable. tellement terre à terre. Puis vraiment là, ça m'a fait re-questionner comment j'ai vu justement la francisation. Parce que pour moi, encore une fois, j'écoute, j'ai une immersion anglaise, j'écoute que des films en anglais. Puis c'est comme, je veux dire, pour moi c'est comme, OK, c'est ça la réalité, c'est important. Mais ça m'a fait vraiment réaliser l'importance du français. Puis c'était quoi? De où c'est parti, ça? Puis c'était vraiment un beau film. Et dans le contexte des élections, et ça, ça va chercher l'autre film que j'ai vu, donc j'ai vu « Les perdants » avec... « The Jenny Cartwright ». « The Jenny Cartwright ». Hyper beau film également, vraiment bien réalisé. Puis j'ai aimé une ligne qu'elle a dit, quelque chose qu'elle a dit dans ton entrevue qui vient rechercher ce que je viens d'exprimer, c'était qu'il faut comprendre comment ça fonctionne pour être capable de changer les choses. Et ce film-là, écoute le travail de recherche qu'elle a fait, il faudrait que je le réécoute pour comprendre le système politique qu'elle a décrit. C'est incroyable, je veux dire, les deux sont à faire. Et comment j'ai dit que moi, ça le rejoint, mon expérience? Je suis allée voter et j'ai pris vite, vite, c'est la première fois que je fais ça, j'ai dit bon, je vais jeter un coup d'œil, l'Internet est là. J'ai jeté un coup d'œil aux deux plateformes, aux deux parties qui m'intéressaient. On a déjà voté, c'est pas grave. Moi, j'avais dit le NPD et l'autre, c'était les libéraux. Et j'ai juste vu sur le, je voulais conservateur, mais je pense qu'il y avait quelque chose qu'ils ont mis en liste des woke ideology. J'étais comme, oh, on arrête ça tout de suite. Mais, t'sais, j'ai lu les plateformes, puis OK, il y avait des bons points, j'aimais ça. Mais quand je suis arrivée pour voter, parce que je connaissais pas, le candidat qui se présente, puis j'avais déjà rencontré Mme Brière-Mèche. Bon, vous savez, c'était mon vote, mais... Ça vient toucher ce que Jenny a vu, vraiment, la difficulté. Parce qu'après ça, je me suis dit, tu sais, cet homme-là, c'est fort probable qu'il y a un travail à tremplin, qu'il n'y a pas assez de personnes pour ratisser toutes les... [00:58:43] Speaker B: La personne du NPD, là. [00:58:45] Speaker C: Oui, la personne, excusez-moi, la personne du NPD que j'ai hésité à voter pour. [00:58:50] Speaker B: C'est ça, c'est que souvent, surtout quand on n'a pas de candidat très très fort, puis je ne dis pas que Shawouk ce n'est pas le cas non plus, Elizabeth Briard, c'est son troisième mandat je pense, mais c'est toujours un peu complexe parce que d'un côté mais là en plus c'est une campagne éclair aussi, 37 jours qui est le minimum légal en fait donc on n'a pas le temps vraiment d'approfondir les enjeux puis là bon Trump met un peu d'ombre aussi sur les enjeux de campagne, sur l'environnement, sur bref ben d'autres trucs fait que c'est difficile des fois puis tu sais souvent on arrive au bulletin de vote puis on voit qu'il y a sept personnes finalement qui se On parle des quatre grands partis, mais il y a d'autres gens aussi qui se présentent. On ne les a à peu près jamais vus malheureusement. Je ne pense pas que c'est juste de leur faute. Je pense que c'est parce que dans un système où le parti politique est si important, très peu de gens vont voter pour les indépendants. C'est un peu l'angle des perdants aussi de s'intéresser à qui qui sont ces indépendants-là qui se présentent malgré le fait qu'ils savent qu'ils ne vont pas aller chercher plus de 100 votes. C'est une partie parmi d'autres aussi. Évidemment, par rapport à ce documentaire-là, on veut aussi souligner quelques problèmes de notre mode électoral qui n'est pas si représentatif que ça. Mais qu'est-ce qui t'a le plus parlé, toi, est-ce que c'était la démocratisation, l'explication, la vulgarisation, c'est le mot que je cherchais, la vulgarisation politique qu'on fait dedans ou si c'est le parcours justement de ces candidats, candidates-là qui... [01:00:21] Speaker C: C'est une très bonne question. Je pense que, en fait, je vais y répondre un peu détourné. Moi, ce que j'ai vu dans ça, dans le film Les Perdants, le documentaire, qui expliquait vraiment la difficulté que je vois dans la vraie vie, probablement qui est le cas du représentant du NPD, que je ne connais pas du tout, qui m'a influencé, tu sais, c'est vraiment un cas de figure, qui a influencé mon vote à la dernière minute, parce que j'aime beaucoup la plateforme de Jack Minting. Mais c'est ça. Donc, ce que j'ai appris avec les perdants, c'est tout le système politique. Je pense que c'est ce que j'aime. C'est ça que j'ai aimé. Parce qu'au départ, quand tout le monde a parlé, j'étais comme, ok, est-ce que ça va être vraiment quelque chose d'hyper militant qui va dire, va juste maximiser sur notre système est pourri puis je ne vais pas vraiment en prendre d'autres choses. Mais là, ça l'a vraiment touché. tout présenter le problème systémique, et les trois candidats sont venus appuyer, puis il y a quelque chose qu'il a dit qui m'a beaucoup... qui me touche vraiment, puis qui va faire le pont avec Godin, c'est que le système politique, c'est possible, mais ça veut dire que si t'es quelqu'un d'indépendant ou si t'es un petit partout, quelqu'un de peu connu, on va pas te dissuader, mais la machine politique est tellement difficile, t'sais, Il y avait un exemple de ceux qui... Je ne me rappelle plus le nom du parti, mais c'était un faux parti pour... [01:01:41] Speaker B: Dans le documentaire, c'était le ministère des... Je ne me souviens plus du... [01:01:49] Speaker C: En tout cas, c'était un ministère qui voulait être comme une nouvelle démocratie pour parler de... [01:01:53] Speaker B: Je pense que c'est ça, le ministère de la nouvelle démocratie. Ça se peut-tu, non? [01:01:56] Speaker C: Ça se ressemble, mais c'est quelque chose dans le genre. Mais c'était pour dire, pour vraiment présenter la plateforme. C'était un gag, mais c'était pour présenter la plateforme. Et dans la fin, ils ont été suivis tout le long, puis à la fin, ils disent qu'ils abandonnent. C'était des militantes, mais ils abandonnent parce que juste pour être reconnus candidats ou pour avoir des informations de base, C'est tellement compliqué. Puis le chef des miss du Parti culinaire, tu ris, mais dans le fond, il a des bonnes idées. Mais lui-même, il y a une scène où Jenny a montré qu'il était à un bureau. Puis là, je ne sais pas ce qu'il fait. Je pense qu'il doit se présenter comme candidat. [01:02:35] Speaker B: Oui, il doit s'inscrire officiellement. [01:02:37] Speaker C: Il a tous les papiers, mais là, la dame lui dit « Mais là, vous n'avez pas votre lettre? » Puis il dit « Il faut que je fasse une lettre. » Puis là, il la fait sur place. Puis il y a un peu, je ne sais pas si c'est Ça nous date, mais ceux qui se connaissent vont se rappeler des douze travaux d'Axtérix. [01:02:51] Speaker B: La maison des fous, être pris dans la paperasse, puis tout ça. Effectivement, on questionne la valeur démocratique. On appelle une démocratie alors qu'on est quand même loin de l'idée de base de la démocratie qui était tout le monde pourrait se présenter, lever la main et se présenter, puis les gens vont voter pour toi ou contre toi. Mais c'est ça, on est quand même loin. C'est un système qui favorise, oui, les plus nantis, mais aussi des gens d'une certaine classe sociale, qui n'ont pas juste des idées à présenter, mais qui ne sont pas découragés par cette montagne administrative-là aussi. Je pense que c'est Catherine Dorion, dans le documentaire, à un certain moment, qui dit pourquoi est-ce qu'on n'a pas de garagistes à l'Assemblée nationale, de coiffeuses. Pourquoi? C'est parce que c'est malheureusement des gens qui vont finir par se décourager de ce processus-là. Sauf exception. [01:03:49] Speaker C: Sauf exception. Puis elle, je pense qu'elle a été élue. Les gens... Elle a réussi à se faire élire. Mais ce que... En fait, ce qui m'a... Donc, elle, elle a dit que j'ai été élue, mais la job de députée, elle disait que c'était quasiment une job qui voulait presque rien dire parce que t'as tellement de... de choses, de codes à respecter, de non-sens. [01:04:13] Speaker B: Je pense que ce qu'elle disait, c'est qu'elle s'est faite élire pour, mettons, ce qu'elle représentait, c'est-à-dire une idée un peu différente de la politique, mais en arrivant à l'Assemblée nationale, elle s'est faite dire que t'es mieux de te placer parce que sinon, on va t'exclure. [01:04:28] Speaker C: Exactement, faut que tu suives le mot, puis même si elle aurait voulu, elle a dit ça prend un mois puis t'es cadré. Puis ça, Jenny l'a montré par une genre de chaîne de montage, il y avait beaucoup de couleurs, de visuels, puis finalement tu finissais les mêmes choses par être un cube gris. monochrome, comme tout le monde. Et c'est ça que Jenny disait, et elle, elle l'a dit, c'est qu'il y a beaucoup d'idées, ou la narratrice disait qu'il y a beaucoup d'idées finalement qui ne sont pas représentées. Et le lien que je voulais faire avec Godin, c'était que peut-être que c'était un, je ne sais pas, ça je me questionne, je n'ai pas répondu à la question, mais je me demande comment quelqu'un comme Godin, avec son cantouk, avec qui il était comme homme politique, quasiment aussi près pour moi que René Lévesque, avec ses Inspirations, comment lui, il a pu est différent. Est-ce que c'était les derniers temps où on était ouvert, on avait l'appétit pour des idées différentes, qu'on n'avait pas peur des médias, justement mentionné par Catherine Dorion que ta job de députée c'est de répondre à ce que les médias ont dit finalement et pas de suggérer d'idées. [01:05:30] Speaker B: Ce fameux cinquième pouvoir, les médias qui, au lieu de relater ce qui se passe à l'Assemblée nationale, amènent des débats ou des discussions à l'Assemblée. Ça devrait être l'inverse, ça devrait faire la couverture, alors que là, ils s'immiscent un peu dans le choix des sujets à couvrir ou à discuter à l'Assemblée nationale. Non, c'est des réflexions très intéressantes. Je pense que ce qui a aidé Godin, à part ce mouvement, cette aire-là au Québec où on voulait du changement, c'est qu'il a été affilié à un parti. Un nouveau parti, mais qui avait le vent dans les voiles, un peu comme la CAQ il y a quelques années, où c'est parti d'à peu près rien, mais c'était des anciens députés de formation, entre guillemets. François Legault, ça fait longtemps aussi, avant même la création de la CAQ, il était député depuis deux ou trois mandats. Ça fait que c'était pas des nouveaux, à proprement parler, comme le PQ l'a été. Même René Lévesque aussi était un parti libéral. Bref, c'est ça. Je pense que ce qui a aidé, c'est qu'il y avait une certaine réceptivité dans les années 60, surtout 70, si on parle du PQ, à vouloir tenter quelque chose de nouveau. À l'ère aussi où c'était très bipartiste, c'est-à-dire c'était le libéral ou au Québec l'Union nationale. Mais l'Union nationale était l'équivalent des conservateurs, si on veut, donc on les a tassés un peu. Bon, les conservateurs reviennent, tant au provincial qu'au fédéral, mais bref, c'est ça. Je pense qu'il y avait... Ce n'est pas nécessairement différent de la vague orange qu'on a eue il y a quelques années. Même la DQ, on remonte un petit peu plus tôt, mais c'est ça. Des fois, il y a de l'engouement. Ce n'est pas tous les partis qui réussissent à garder cet engouement-là, comme le PQ. Quoique le PQ aussi, il y a eu ses bas et ses hauts, mais c'est ça. Je pense que ce qui a aidé Godin, c'était justement ce mouvement-là, nationaliste, mais qui allait au fondement de ce qu'est être québécois, c'est-à-dire la langue, la religion, puis la... J'oublie le troisième, c'est pas le sport. Mais bref, je pense qu'il était à la bonne place au bon moment, mais heureusement, c'était une des bonnes têtes pour essayer de protéger le français, puis de protéger la culture québécoise dans une marée, littéralement. Eux avaient peut-être l'impression d'être envahis par le Canada anglais. Là, aujourd'hui, on a plus l'impression d'être envahis par les États-Unis. Mais c'est ça, tu sais. Reste que c'est des moments de crise comme ça qui, des fois, laissent un peu de place à du changement ou à de l'ouverture et tout. C'est pas nécessairement ces élections-là qu'on a eues cette semaine qui vont amener ce changement-là. On est plus restés dans une... certains statu quo, mais en terminant, je pense que l'objectif de ces deux documentaires-là, c'est de s'intéresser à la politique et pas juste au cynisme qui entoure la politique. Est-ce que ça a eu le bon effet? Est-ce que ça t'a donné le goût? [01:08:28] Speaker C: Ah oui, tout à fait. Et je veux dire, je le recommande quasiment les deux ensemble. Parce que Godin, comme je l'ai dit, permet de comprendre notre histoire au Québec et les perdants vraiment mettent la lumière sur le système politique et de façon très, très appliquée. T'as pas que du cynisme. Et pour moi, j'ai dit, OK, là, maintenant, je comprends un peu plus qu'est-ce qui se passe. Et je vais resister Jenny Cartwright. C'est important de savoir comment les choses, comment le système fonctionne, puis comment il y a beaucoup de problèmes systémiques. Hé, c'est ancré solide, là. Vraiment, tout ce qui est de personnes racisées, de juste l'accès. Même la personne qui présentait son idée de son parti nul. Tu sais, il y avait une conversation qui avait comme le monsieur. Moi, j'étais comme le monsieur, mais là, t'apportes pas solution. Finalement, il s'est défendu, il dit mais le fait justement, est-ce que vous saviez que les votes qui sont abstenus sont quand même financés, fait que ce financement-là va être ré-alcoolisé. [01:09:31] Speaker B: En annulant votre vote, vous donnez de l'argent au parti qui est élu. Essentiellement, c'est ça. [01:09:38] Speaker C: Il dit en soi que c'est une solution. Ça, c'est très important à savoir. Puis justement, avec les enjeux qu'on a maintenant, avec les États-Unis qui veulent prendre la force, tout ça, on ne peut pas se permettre d'avoir une connaissance surface. Donc, c'est deux films à voir. « Les perdants » qui est disponible à l'ONF. Vous le visionnez gratuitement. Le film Godin qui est disponible au... [01:10:02] Speaker B: Maison Quartier, c'est ça? [01:10:04] Speaker C: Oui, c'est ça, exactement. [01:10:05] Speaker B: Film Quartier. [01:10:05] Speaker C: Film Quartier ou Film 3 Mars, en tout cas. [01:10:08] Speaker B: Oui, Film 3 Mars. [01:10:08] Speaker C: Film 3 Mars, exactement. Disponible à 4$ moins d'un coup pendant 3 jours. Vous le visionnez. Ça vaut la peine, je vous les conseille. [01:10:15] Speaker B: Ben parfait, merci beaucoup Émilie. Avec plaisir. On se parle la semaine prochaine. [01:10:18] Speaker C: Bye bye. [01:10:19] Speaker D: Un jour je vais faire un film. [01:10:23] Speaker A: Je ferai la prise de son La. [01:10:27] Speaker B: Réalisation Vous êtes de retour à Ciné-Histoire et maintenant c'est l'heure de rejoindre notre collaborateur invité Maxence Gagné. Salut Maxence, ça va bien? [01:10:42] Speaker D: Oui bonjour, ça va bien toi? [01:10:43] Speaker B: Oui, ça va bien, merci. Cette semaine, tu nous présentes un autre film français d'un réalisateur quand même assez apprécié des cinéphiles, soit Jacques Rivette. Parle-moi un peu du choix de ce réalisateur-là, de son cinéma, un petit peu avant de s'intéresser au film La Bande des Quatre, que t'as sélectionné. [01:11:07] Speaker D: C'est un des réalisateurs qui est comme, pour moi, une de mes meilleures découvertes dans l'an passé. J'avais vu avant ça son film qui s'appelle, son premier film, pas son premier, mais son premier succès, dans le fond, qui s'appelle La religieuse. Un film d'époque basé sur une histoire de Didoro. Ça ne m'avait pas trop, trop marqué. Peut-être parce que le sujet... Une époque un peu trop... Oui, c'est assez. Déjà là, on voit qu'il voulait bousculer des normes. Je pense qu'il a été condamné pour obscénité, entre autres. C'est un film un peu en avance de son époque. Il y a Anna Karina dedans. puis à se faire harceler, mettons, par un prêtre, harceler sexuellement par un prêtre, puis harceler sexuellement par la mère supérieure aussi. Fait que déjà, lui, il voit ça. Mais à l'époque, en 1966-1967, quand c'est sorti, l'Église n'a pas toléré. Je pense qu'il y a eu un procès. Il faudrait que je regarde. Mais bref, le film a été censuré pendant deux ans, je pense. Puis, en tout cas, ça a un peu dégoûté Jacques Rivette du cinéma ordinaire ou du cinéma plus grand public, disons. Il est allé faire des films plus abstraits et expérimentaux dans les années 70. Et le film dont on va parler, La Bande des Quatre, ça vient plus tard, 1989. C'est quand il revient un peu au cinéma narratif. C'est un peu, pour moi, c'est un peu un entre-deux. C'est un film qui, mettons, qui a pas un film somme de sa carrière, mais un peu quand même, parce qu'on voit des éléments qui... des éléments récurrents qui caractérisent à la fois ces films les plus réalistes, ces films les plus abstraits. Ça c'est un film... [01:12:57] Speaker B: Il y a même une référence à son film probablement le plus populaire. [01:13:01] Speaker D: C'est drôle justement parce que c'est une référence antérieure parce que le film La belle noiseuse est sorti deux ans après. C'est un peu... Comment il appelle ça? Je ne sais plus comment il appelle ça, mais c'est un peu comme quand Marvel nous fait des petits... des petits easter eggs pour nous... Non. Bon, peut-être en le genre cri-verte Cinematic Universe, peut-être non, je ne sais pas. Mais bon, ça fait que c'est... En tout cas, c'est un film que j'ai découvert, c'est le premier film qui m'a accroché à sa carrière, donc comme je l'ai dit, même si j'avais vu La religieuse avant, puis je l'avais vu à l'époque sur Miu Bii. Puis là, tous ces films ont comme migré vers Critérion Channel à la place, mais c'est ça, à la base, je vais juste dire vaguement, Pourquoi ça m'a attiré? Après ça, on va parler de l'histoire. Comme le reste des films de Jacques Rivette, c'est parce que ça joue un peu avec les grands genres narratifs qu'on connaît, dans ce cas-ci, le mystère. Puis, j'ai tout le temps trouvé ces films, c'est plutôt le fun. Juste voir comment ils défient qui défie nos attentes, ça m'a tout le temps intrigué. C'est des films, j'ai tendance à ne pas faire ça, moi je me spoil au maximum quand je regarde des films, parce que ça ne me dérange pas trop, mais ces films à lui en particulier, parce qu'il amène tant de surprises, j'ai tendance à ne pas le faire. Des fois, je suis déçu. Des fois, je suis déçu, comme dans le film... À la base, on était censé parler de Love Underground, un autre film qui a fait 5 ans avant. Puis, après l'avoir vu, bien, je ne l'ai pas trop apprécié. Donc, c'est pour ça qu'on parle de La Bande des Quatre, que je voulais retourner un peu aux sources de mon amour. Bien, pas de mon amour, mais de ma passion pour ces films, parce que j'ai vu maintenant, je pense, 60 % de ces films. Ça m'a vraiment... C'est un cinéaste qui... qui était important l'an passé pour moi. C'est une de mes grandes découvertes, je le répète, mais une de mes grandes découvertes de l'an passé. [01:14:58] Speaker B: Tu me l'avais vendu comme un troll un peu du cinéma. Ça paraît peut-être pas trop dans ce film-là, mais il aime défier les codes, justement. Tu le mentionnais avec son premier film aussi, il essaie de sortir un peu des chantiers bâtis. [01:15:14] Speaker D: Il y a tout le temps au moins une scène dans ces films qui sort un peu de nulle part. Dans ces films-là, on pourrait dire que c'est... On va peut-être en reparler après, mais c'est quand les quatre personnages principaux commencent à se faire un faux procès. On peut dire que c'est quand une des quatre filles se trouve des pouvoirs magiques d'on sait pas où pour trouver une clé dans une cheminée. C'est sûr qu'autrement, c'est un film qui est aussi proche de son réalisme des années 90. On va donner un exemple de ce qu'on veut dire quand Jacques Rivette c'est un peu un troller ou c'est quelqu'un qui, des fois, il sort des éléments vraiment inattendus dans un film qui s'appelle Le Pont du Nord. C'est un personnage qui va tout d'un coup se battre contre un dragon qui en fait juste une cheminée industrielle. Je pense à un film qui s'appelle Duel. Un film qui s'appelle Duel, c'est un de ses films les plus abstraits juste dans l'idée, mais c'est comme... c'est que la reine de la lune et la reine du soleil descendent sur terre pour ramasser un diamant. Puis là, ils ont une espèce de combat. Dans un film qui s'appelle Norwa, c'est un film sur une fille pirate qui s'en va venger son frère dans une espèce de... C'est un film de pirate, c'est bizarre. À la fin du film, la méchante et l'héroïne ont un combat de yoga. Puis même chose dans Le Pont du Nord, ça revient, ce combat-là un peu anticlimatique, quand le méchant, il essaie de donner une leçon de karaté au personnage principal juste après que la mère de ce personnage principal-là vient d'être tuée. Des fois, des choses... Il est très bon pour amener des twists un peu anticlimatiques ou des twists... nous introduire une histoire dans un certain genre très codifié, puis tout d'un coup, sortir des éléments... [01:17:27] Speaker B: Convaincants. [01:17:28] Speaker D: Ouais, c'est des éléments très surprenants, un peu absurdes, là. Ouais. Mais là, peut-être parler de l'histoire de ce film-là. [01:17:37] Speaker B: La Bande des Quatre, justement, qui... Tu me l'avais aussi, on va dire, vendue, entre guillemets, Un peu un film ça, moi en tout cas un film qui reprend plusieurs de ses thématiques d'autres films, donc de quoi ça parle La Bande des Quatre ? [01:17:54] Speaker D: Donc c'est ça, le film c'est à propos d'un groupe d'étudiantes, peut-être plus que 4, au moins 5, disons qu'il y a au moins 5 personnages principaux. [01:18:01] Speaker B: Moi je trouvais ça bizarre, la bande. [01:18:03] Speaker D: Des 4, on dirait que j'avais de. [01:18:04] Speaker B: La misère à cerner qui sont ces 4-là, d'autant plus que la personne, je crois, de laquelle on parle le plus, la fameuse Cécile, fait pas partie des 4. [01:18:17] Speaker D: Je pense que c'est peut-être... Moi, je l'ai vu comme ça. Peut-être que je n'ai pas les références, parce que les références que Jean-Crivet a, je croyais que le titre était un peu, mettons, une référence au livre qui s'appelle Le cygne des quatre, le livre de Sherlock Holmes. [01:18:32] Speaker B: Peut-être, oui. [01:18:33] Speaker D: Peut-être. Parce que dans les deux cas, il y a des histoires de conspiration. Peut-être que c'est peut-être dit que ça sonnait mieux que dire La bande des cinq. En tant que tel, il y a aussi plus de personnages secondaires. C'est à propos d'étudiantes en théâtre qui, tout d'un coup, se font aborder par un homme, le seul homme du récit d'ailleurs, avec un rôle parlant. Il y en a un autre qui est assez important, mais on ne l'entend pratiquement pas parler. et ils se font aborder par un homme qui, tout d'un coup, s'en va leur dire que Cécile, qui est comme la cinquième des filles, dans le fond, devrait faire attention à ses fréquentations. Puis, tous les filles rencontrent cet homme-là, qui, à chaque fois, se présente sous une nouvelle identité. Puis là, peut-être qu'on va l'appeler Thomas, parce que, bon, c'est l'identité qu'il donne à la fin du film, que c'est aussi celle qui est présente dans le générique, mais c'est important de dire que c'est comme C'est laissé dans le vague tout le temps, disons, sa véritable identité. Au fur et à mesure du film, on alterne entre les scènes du théâtre et les scènes de leur vie quotidienne où elles rencontrent cet homme-là et où elles essaient de c'est d'élucider le mystère, mais aussi de, disons, de réconforter leur ami, qui visiblement, même si on ne sait pas pour quelle raison, pendant une bonne partie du film, est comme inquiète parce que cette cinquième-là, c'est celle en c'est plus que les quatre autres quand même. Ça, c'est grosso modo la prémisse du film, disons. [01:20:26] Speaker B: C'est ça, dans les thématiques qu'il reprend, je crois qu'il y a ce flou-là, peut-être, entre le réalisme et le magique, si on veut, ou le surnaturel, si on veut. Est-ce qu'il y avait... Il est présent ici même si à la base je pense qu'il est un peu plus réaliste que magique. Qu'est-ce qui toi dans ce film-là, c'est pas le premier que t'as découvert je crois de lui, mais qu'est-ce qui t'a parlé dans ce film-là en particulier? [01:20:57] Speaker D: En fait, c'est quand même pas le premier, mais c'est le premier auquel, la première fois que je portais vraiment attention à sa filmographie, comme j'ai vu La religieuse en premier, comme je l'ai dit. Moi, ce qui m'a frappé dans ce film-là, c'est déjà, je pense que parce que c'est plus On l'introduit comme un film sur le mystère de ce qui se passe avec le copain de Cécile. Finalement, les détails, on les apprend. En tout cas, pour la plupart, juste à la télévision. Donc, contrairement, mettons, à la plupart des... des films de mystère de ce genre, où, mettons, une bande d'amis doivent résoudre une enquête, c'est pas nos personnages qui la résoudent, c'est juste qu'on l'entend à la télévision. Quand j'ai vu ça, j'étais un peu étonné. Après ça, la scène qui m'avait le plus, admettons, appé, c'est quand, on en a parlé plus tôt, mais c'est quand les quatre personnages du titre, les quatre filles principales, peut-être qu'on peut dire leur nom, j'essaie de l'écrire quelque part, Anna, Claude, Lucia et Joyce. Et quand les filles mettent en scène, Parce qu'on va dire ce qui s'est passé. En fait, ça va être plus simple si on dit ce qui s'est passé. Grosso modo, il aurait été impliqué par rapport à des révélations concernant un procureur, tout ça. Puis la police pour se... En tout cas, des gens haut placés pour se venger l'auraient comme accusé à tort d'avoir tué un policier. Quelque chose comme ça. Dans le fond, ces filles-là, qui sont étudiantes en théâtre, font une pièce de théâtre par rapport au procès. C'est une simulation où elles vont... mettre en scène les procureurs comme des idiots et des gens mal intentionnés. C'est là qu'on voit pour moi que le film est plus à propos, pas tant de l'enquête, mais à propos de la sororité entre ces filles-là et comment elles vont se mettre ensemble pour tasser le danger, pour pas réconforter leur amie en premier. tasser le danger qui est représenté par Thomas, qui a des intentions un peu nébuleuses, qui veut obtenir des documents. [01:23:40] Speaker B: Qui. [01:23:40] Speaker D: Pourraient incriminer les procureurs en question, mais pas pour les divulguer, plutôt pour les détruire ou pour faire On ne sait pas quoi. Il dit qu'il aime la stabilité et l'ordre, ce qui n'est pas clair. Ce qui est certain, c'est que c'est un manipulateur. Puis je pense que c'est ça qui est important, c'est qu'il essaie de se faire aimer de chacune des filles pour arriver à ses fins, même si on ne sait pas trop c'est quoi ses buts. Puis on voit la solidarité dont font preuve ces filles-là pour le temps s'étendre le plus vite possible, puis aussi pour réconforter leurs amis, même si les accusations concernant son copain sont nébuleuses. On ne saura pas dans le film s'ils sont fondés ou pas fondés. Même si je pense qu'à la fin du film, il est crédité comme le faux voyou. Peut-être qu'ils sont infondés au final. Le point du film, je reviens là-dessus, C'est plus l'empathie et l'amitié que l'enquête. Je pense que c'est quelque chose qui m'a semblé authentique dans une certaine mesure. On n'y pense pas quand on voit un film, quand on voit un trailer où une enquête est à résoudre. Mais avant tout, il y a des personnages avec des émotions. Puis je trouvais ce comportement-là réaliste, puis à la fois comme un peu... [01:25:35] Speaker B: Ça. [01:25:35] Speaker D: Faisait changement des autres films, puis c'est là que ça m'a frappé. C'est que des fois, on a dans des films... Ce qui n'est pas nécessairement mauvais, mais on a des films, des fois, des réalités qui sont sous-représentées, dans le but d'avoir un certain intérêt narratif. Je pense que Jacques Rivette, grosso modo, il ne va pas dans les stéréotypes, il essaie de nous surprendre. C'est un film qui... C'est un film pour ça que je l'ai aimé, pis c'est un film pour ça que j'aime les autres films après. Parce que même s'il le fait de différentes manières dans chaque film, des fois c'est plus ou moins abstrait. Ben, c'est relativement constant, disons. [01:26:18] Speaker B: Moi aussi, c'est l'élément que j'ai préféré du film, vraiment, cette espèce de chimie-là ou d'authenticité de leur relation à 4, 5, 6. Puis, ce qui est d'autant plus surprenant, je crois, c'est que, je sais pas, honnêtement, je sais pas si la distribution, les quatre actrices ont eu carrière. Je sais qu'ils n'ont pas vraiment de photo au IMDB. Les plus connus, c'est... là, son nom m'échappe, mais c'est celle qui joue la professeure de théâtre, Constance. Son nom m'échappe. [01:26:50] Speaker D: C'est Bulle Augier. Elle a joué dans plein de films. Elle a joué dans tellement de films, genre Crivette, que quand j'ai reçu mon... Le résumé, à la fin de l'année, c'était l'actrice dont j'avais vu le plus de films. Ce n'est pas une actrice très connue. Je pense que ça allait continuer. Il y a aussi Irène Jacob dans le film. [01:27:10] Speaker B: En rôle de Thiers. [01:27:13] Speaker D: Elle a comme deux lignes dans le film. C'était au début de sa carrière, juste après Au revoir les enfants, puis avant la double vie de Véronique. Donc ça faisait que c'était un peu une nobody à l'époque. Puis elle a un rôle, c'est pratiquement de la figuration dans ce film-là. Elle a deux lignes. En tout cas, c'est quand même comique parce qu'il y a quatre actrices principales, puis tu dis Irène Jacob n'en fait pas partie. [01:27:38] Speaker B: Mais c'est ça, c'est des actrices soit non professionnelles ou qui n'ont pas eu de grande carrière, ce qui est d'autant plus surprenant d'avoir réussi à créer. En tout cas, moi je ne suis pas un grand fan de ceux qui utilisent des acteurs non professionnels parce que C'est très casse-gueule comme formule. Ça marche ou ça marche pas du tout. Puis là ça marche, c'est un des cas où ça marche. Est-ce que c'était son style de faire un casting non professionnel ou d'habitude il prend des acteurs un peu plus établis, actrices? [01:28:12] Speaker D: Il y a quand même, je pense qu'il n'y a pas pris des fois, il n'y a pas pris toutes les plus grandes mains. Tandis que Biologie, ce n'est pas non plus un nom qui risque de sonner des cloches dans l'esprit des gens. [01:28:24] Speaker B: Je pense qu'on devrait savoir, c'est Sandrine Bonaire peut-être. [01:28:31] Speaker D: Il a pris Sandrine Bonner aussi dans Secret Défense. Il a pris Sandrine Bonner aussi dans Jeanne d'Arc. Dans La belle noiseuse, il y a Michel Piccoli et Emmanuel Béart. Il a alterné parce que je vois aussi des films dans sa filmographie comme Hurlevent où il a pris des acteurs pratiquement pas connus. C'est difficile à catégoriser, mais. [01:28:58] Speaker B: Faut pas. [01:28:58] Speaker D: Non plus le mettre dans la catégorie. C'est pas Alderden, c'est pas non plus Bresson ou Pasolini où il prend quelqu'un dans la rue et il lui demande de jouer de manière naturaliste. Même dans la plupart de ses films, J'y qualifierais pas de naturaliste, j'y qualifierais pas de réaliste. Peut-être ceux qui sont plus loin dans sa carrière, mais qui prennent pas d'acteurs non professionnels, mais j'y qualifierais pas de réaliste non plus. On est dans l'abstrait. Des fois, ce qu'il a fait le plus souvent, c'est de l'improvisation. Même quand il prend des acteurs professionnels, disons, dans un film qui s'appelle « Au bas fragile », quand on regarde le scénario, tous les actrices sont créditées au scénario aussi. Puis, il y a aussi un film que je n'ai pas vu, mais qui est très long, qui dure toute 12 heures, 12 heures, qui s'appelle Antoine, avec Jean-Pierre Léaud. Donc, encore là, on n'est pas dans... Je pense que ce n'est pas quelqu'un que je mettrais dans la catégorie qui prend des acteurs non professionnels. Il a pris des acteurs moins connus des fois, mais... Je pense que son style, c'est plutôt, quand il l'a voulu, d'improviser les dialogues. Je pense qu'il donne beaucoup d'importance aux dialogues aussi. Je pense que c'est quelque chose que je retiendrais. [01:30:10] Speaker B: Ouais. Mais c'est ça, le film, moi, a peut-être pas coché toutes les bonnes cases, mais j'ai senti quand même qu'il y avait quelque chose que j'avais pas vu avant dans le cinéma, ou tu sais, qu'il y a des éléments d'un bon film, mais que c'est peut-être une question de contexte qui m'a fait peut-être un peu moins l'apprécier, ou le fait que j'ai une vie un peu plus chargée maintenant, donc... mon temps est compté, puis que ces films sont souvent très très longs. Il y a du 12h, il y a du 4h, t'sais, c'est un de ces plus courts, celui-là, à 2h40, là, quand même. Donc, c'est... Mais... c'est ça, t'sais, je crois que... faut relativiser ça aussi, là. Au temps des séries, aujourd'hui, de 10 épisodes, bien, c'est beaucoup plus long que ça. Autant ici, malgré sa longue durée, on sent une espèce de... d'évolution de personnages, puis un approfondissement, justement, de ces personnages-là qu'on trouve un peu moins, mettons, dans des films un peu plus conventionnels. [01:31:14] Speaker D: Je pense que son idée aussi, ce que j'ai lu très rapidement, c'est d'un peu essayer d'éviter les structures narratives en trois actes, en faisant des films avec beaucoup de personnages, puis des... Et puis peu d'événements, des fois où... On dirait pas peu d'événements, mais disons que quelqu'un qui s'attend à voir un long film puis à penser que c'est Lawrence d'Arabie ou Dune, il risque d'y avoir peu d'événements. [01:31:43] Speaker B: C'est pas des événements flamboyants. [01:31:45] Speaker D: C'est ça, je pense que c'est la meilleure manière de le décrire, disons. Je pense que c'est ça, c'est une manière pour lui, comme un peu d'autres l'ont fait, de chambouler les normes de la structure narrative. C'est Chantal Lackerman et Jeanne Dielman ou Jean Restache quand il a fait, j'oublie tant le nom de la maman et La Putain je pense, son film. Il y a d'autres réalisateurs qui l'ont fait comme lui. Je pense que c'est quelque chose de français au final parce que je ne le mettrais pas dans la case. Tu sais, du slow cinéma, comme Bellator, dont on a parlé. C'est des films quand même assez verbeux. Je ne sais pas si les gens sont... Dans la lignée de genre stash, peut-être. Trouver des comparaisons, c'est difficile, parce que c'est des auteurs, mais mettons... [01:32:49] Speaker B: J'ai pas le goût, parce qu'en termes de durée, c'est pas la même chose, mais mettons du Linklater ou du... Il y avait un autre nom qui me venait en tête, qui là me revient pas, mais c'est ça, des films où le dialogue passe d'abord et avant tout. C'est ça, on n'est pas dans la contemplation, on est dans la vie de tous les jours, tout simplement. [01:33:13] Speaker D: Éric Romère faisait un peu la même chose, mais Éric Romère, ses films étaient. [01:33:16] Speaker B: Comme une heure et demie par contre. Oui, c'est ça. Mais oui, on voit le style. Ça m'a donné envie de peut-être pouvoir continuer un peu l'exploration de Jacques Rivette, même si c'est ça, je n'ai clairement pas le temps, même s'il n'a peut-être pas fait... une trentaine de films, mais chacun de ces films a la durée de deux, donc c'est ça. Je vais continuer un jour cette exploration-là, mais je suis bien content que tu me l'aies fait découvrir également. Puis j'ai toujours ce fameux DVD de « Va savoir » qu'un jour je vais finir par regarder. Le film est disponible sur le Criterion Channel également, donc c'est la meilleure façon, je crois, de l'écouter. Maxence, merci beaucoup de nous avoir présenté la bande de D4. [01:34:05] Speaker D: Merci à toi. À la prochaine. [01:34:22] Speaker B: L'émission tire à sa fin, mais avant qu'on se quitte, je veux vous parler du film, du nouveau film, le plus récent film, on va dire ça comme ça, d'Atom et Goyan, soit le film Seven Veils, duquel j'étais bien Induit un peu en erreur. Parce qu'honnêtement, je comprends pas le choix artistique de la pochette. Ça fait très thriller, film d'orage, je sais pas trop. C'était ce que... En tout cas, je pensais que c'était ça, puis finalement, pas du tout. [01:34:48] Speaker A: Mais si tu compares, parce que c'est Amanda Seyfried sur la pochette, puis t'sais, la pochette de Chloé était pas... Elle ressemblait un peu. Ben, ça ressemblait. C'était un gros plan sur son visage. Ça c'était un peu plus un thriller, il me semble. [01:35:01] Speaker B: Ben c'était un... Oui. [01:35:01] Speaker A: Ça fait longtemps que je ne l'ai pas vue. Mais c'était un gros plan sur son visage aussi, avec son nom. Ça avait l'air, c'était à peu près la même affaire, mais pas de rouge. L'autre, c'était plus bleu. [01:35:10] Speaker B: J'aurais dit jaune, mais je ne sais pas. [01:35:13] Speaker A: Ça fait longtemps, j'ai l'impression que c'est bleu. C'est peut-être jaune. Sorry. [01:35:17] Speaker B: Donc c'est ça, Tom et Goyande, assez blanc finalement. Bref, Chloé. C'est un réalisateur canadien quand même assez bien établi, qu'on connaît notamment pour Exotica, pour The Sweet Hereafter, Chloé. Et donc, c'est ça. C'est son plus récent long-métrage, qui est un peu méta-textuel parce que ça parle en fait d'une metteur en scène qui est jouée par Amanda Seyfried, qui... à la demande testamentaire de son mentor remonte la pièce de ce fameux mentor la pièce salomé en fait de oscar wilde et va la réadapter un petit peu mais bref c'est ça c'est c'est ses derniers souhaits et puis on la suit donc à travers tout ça alors qu'on constate aussi que ça fait resurfacer certains traumas si on veut, tant de son enfance ou avec son père. Son père la filmait en train de jouer des trucs de théâtre. Bref, peu importe. On comprend qu'il y a un sous-texte un peu bizarre à tout ça, qui s'est peut-être transposé par la suite dans sa relation entre son mentor et elle. et cette relation-là a découlé un peu dans la façon dont son mentor a monté la pièce. Puis là, elle veut apporter certains ajustements à cette pièce-là pour... en tout cas, c'est pas trop clair pourquoi. Soit pour exorciser ces démons ou soit pour dénoncer ces trucs-là. C'est la trame un peu classique de à quel point la vraie vie rattrape un peu la production artistique. C'est ça, c'est un peu déjà vu si on veut comme histoire. Mais quand je dis que c'est méta-textuel, c'est que Atome Goyan, en début 2020, à peu près en même temps qu'il tournage, lui aussi a eu le mandat, ou en tout cas a décidé lui de faire un opéra justement de Salomé. Donc lui-même de monter cette pièce-là. Et c'est pendant les répétitions, donc avec les vrais acteurs de son opéra à lui, avec les vrais décors, et il va filmer en parallèle des répétitions Un film qui est devenu Seven Veils finalement. On est loin du documentaire, c'est vraiment un vrai film. Il n'y a pas d'extraits qui ont l'air d'être des behind the scenes ou des trucs comme ça. C'est vraiment juste un film. C'est deux produits culturels différents. Donc, c'est ça. Les Seven Veils font probablement référence aussi à plusieurs couches de trauma, j'imagine, de cette metteur en scène-là. Elle vit plein de problèmes. Bon, des problèmes de production parce que la productrice est l'ancienne femme du metteur en scène qui est décédée. Puis là, elle est un peu sceptique face aux changements qu'elle veut apporter. Il y a sa mère qui fait de l'Alzheimer, donc en parallèle on découvre peu à peu justement les traumas entre le père de l'admetteur enceinte et elle, Amanda Seyfried. Elle est en processus de divorce ou de séparation aussi, donc loin de ses enfants à part le... C'est ça. [01:38:51] Speaker A: Ça va bien quand même. [01:38:52] Speaker B: Ça va pas super bien. Pis ses acteurs sont problématiques aussi. En tout cas, ben des couches. Il doit en avoir 7, j'imagine. Je suis pas pleinement... Honnêtement. Je n'ai pas trouvé ça si intéressant que ça. Le problème vient un peu de moi parce que l'opéra, ce n'est pas une forme d'art qui m'attire particulièrement. Je sais qu'il y a des grands fans d'opéra et tout, mais je trouve que c'est très hermétique comme produit culturel. Les chants, en tout cas, ce n'est pas de la musique que j'aime particulièrement. J'aime la musique orchestrale, mais les chants un peu exagérés, qui disent des répliques de théâtre en allemand, évidemment. Ça rajoute une couche d'accessibilité. Mais c'est ça. Bref, l'opéra, ce n'est pas une forme d'art qui me plaît particulièrement. Ce qui fait que l'essence un peu de ce film-là est moins venue me chercher. [01:39:51] Speaker A: C'est ce que tu as dit en allemand et on dirait que je suis restée avec ça parce que je ne savais pas que c'était en allemand. Ça me fait juste penser à The Night Porter. Le film The Night Porter, parce que c'est fortement inspiré de Salomé. et il y a une scène où elle danse, que ça reprend Salomé, puis bon, on sait, avec l'histoire du film, ça fitte beaucoup, mais que ça se passe pendant la guerre avec les Allemands, fait que je trouvais que c'était... C'est ça qui se passait dans ma tête. [01:40:28] Speaker B: Le focus, même si dans la dernière partie, je pense que l'opéra prend un peu plus de place, je pense que c'est essentiellement plus une étude de personnages, puis une réflexion un peu sur... [01:40:41] Speaker A: La. [01:40:41] Speaker B: Création artistique et la gestion avec la vie courante, on va dire ça comme ça. Mais honnêtement, tu sais, outre ces quelques défauts, on oublie, je crois, qu'Amanda Seyfried, ça peut être une bonne actrice. Tu sais, je pense qu'elle a pas à jouer dans les meilleurs projets pour démontrer ses talents. C'était soit des comédies... -"Mean Girls", -"Dear. [01:41:07] Speaker A: John", puis -"Mamma Mia". [01:41:10] Speaker B: C'est un peu... Ouais, ben c'est ça. C'est des projets qui, selon moi, sont peut-être pas à la hauteur de son talent. Ben, peut-être -"Mamma Mia". Ça reste du chantant. Mais, tu sais, c'est ça. C'est plus tagué, on va dire, comédie romantique ou... Bref, c'est ça. C'est rare qu'elle joue dans des films un peu plus sérieux. Elle l'avait fait dans Chloé, dans Tome et Goyane. Puis le film marchait moyennement, là, si j'en lis les critiques. Puis même elle, de son expérience du film, avait moyennement aimé. Mais c'est ça, c'est... [01:41:44] Speaker A: Mais elle s'est relancée dans un autre projet. [01:41:48] Speaker B: Ouais, avec lui, puis c'est ça. Je pense qu'il voulait peut-être... faire une bonne collaboration. Puis, honnêtement, Amanda Seyfried, c'est le point fort du film, vraiment, sa performance. C'est ça. Reste que le principal problème, c'est vraiment peut-être les... C'est ça, pas les enjeux, mais les thématiques. L'opéra ou... Tu sais, même je la trouvais un peu trop... Ben, ça faisait... C'est méchant à dire, mais tu sais, ça fait très téléfilm canadien, puis c'est ce que c'est, là. Ben, c'est pas un téléfilm, c'est un film canadien, mais tu sais, tu sens peut-être les limites des ambitions ou les limites de la distribution. Tu sais, il y a beaucoup d'acteurs, mais très peu qu'on ait vu dans des bons films, si on veut, outre Amanda Seyfried. Mais c'est ça, tu sais, il y a certains éléments que j'ai quand même bien aimés, mais ultimement, Il faut juste... C'est comme une proposition à prendre ou à laisser. Soit t'embarques dans ça parce que t'aimes ce type de récits-là. Moi, je trouvais que j'avais déjà vu ce type d'histoires-là ailleurs, notamment en tard, dans plein d'autres films. Même, on va dire, Black Swan. Selon moi, c'est le meilleur exemple, Black Swan. [01:43:05] Speaker A: Tu dis ça comme ça, mais oui, effectivement, je ne l'ai pas vu. Seven Veils, t'en parles, ça me fait beaucoup penser à Black Swan aussi. [01:43:12] Speaker D: C'est pas comme si c'était pas... Ça. [01:43:15] Speaker B: L'Est parce que ça tombe un peu dans le mysticisme et dans le fantastique Black Swan, ce que ça ici ça ne fait pas. [01:43:23] Speaker A: Je pense que c'est plus la maladie mentale que... Je pense que tout ça c'est des belles hallucinations. [01:43:27] Speaker B: Oui, oui, oui. [01:43:28] Speaker A: Non, mais dans le sens qu'il n'y a rien de vrai là-dedans. [01:43:32] Speaker B: Oui, oui. Mais c'est ça. J'ai juste l'impression que c'est ça. C'est un peu... c'est pas assez novateur comme proposition pour faire de quoi être vraiment mémorable. En même temps, c'est ça, j'ai pas vu beaucoup l'oeuvre de Atome Goyan, apparemment qui était sur une séquence de film un peu moyen, puis celui-là, ultimement, je l'ai quand même bien aimé, mais c'est ça, il y avait certaines limites, je crois, puis pas mal de couches de drame, probablement sept couches de drame, mais tu sais que ça a commencé à faire beaucoup, un peu. Mais c'est ça, Amanda Seyfried, très très bonne actrice. Puis c'est ça, un film qui, si vous êtes familier avec Ego Yarn, je crois que vous allez retrouver des thématiques qu'il emploie souvent. Puis c'est ça, son approche un peu mystérieuse aussi. Donc c'est ça. Le film est disponible en fait. Je ne sais pas si je l'ai mentionné. Il ne sort pas en salle. Il était sorti en salle en février. Il n'était pas à la Maison du cinéma, mais il était sorti à Montréal. Mais là, il est officiellement en location sur Apple TV, Cineplex, Amazon, bref, plein d'endroits où on peut louer des films. Mais c'est ça, c'est le film Seven Veils de Atom et Goyanne. Donc allez voir ça si les thématiques vous intéressent. Puis ben voilà, c'est ce qui conclut cette émission de cette semaine. Évidemment, je remercie Maxence Gagné et Émilie Boivin d'être venues nous parler encore une fois cette semaine. Je te remercie toi aussi, Jade. La semaine prochaine, Un peu plus calme, on a Fanny, en fait, qui va être en avant-première mercredi à la Maison du cinéma. On devrait s'entretenir avec l'équipe du film, notamment Ian Englen et Stéphanie Lapointe. C'est basé d'ailleurs sur un roman, ou en tout cas, un écrit de Stéphanie Lapointe. Donc, à suivre. Pas Éric Bruneau, non? Non, pas Éric Bruneau, il ne sera pas là malheureusement. On y avait déjà parlé un moment donné. Mais pas moi. Ben pas toi. Tu fais pas souvent les entrevues non plus. C'est sûr que ça limite un peu. Mais c'est ça, on va parler de Fanny, puis d'un nouveau, là j'ai pas le titre devant moi malheureusement, mais d'un documentaire de Fernand Dansereau, le prolifique documentariste, là je suis plus rendu à quel âge là? 95, 96? Il fait encore des films. Puis c'est ça, on va parler principalement de ces deux films-là. Peut-être que tu vas nous aller voir... Ben pas aller voir, mais... Simpler Favor, je crois. [01:45:58] Speaker A: Another Simple Favor. Ça fait longtemps que je l'attends, Simple Favor 2, dans le fond, Anna Kendrick, Blake Lively. Blake, ça va pas très bien ces temps-ci, fait que le film n'a pas une bonne price présentement, mais je ne pense pas qu'il a besoin de ça pour payer son procès. Mais je vais regarder ça sur les plateformes en fin de semaine, si tu me laisses un petit deux heures, loose, pot kid, ça sera un plan. Si je peux, je vous en reparle la semaine prochaine. [01:46:24] Speaker B: Merci beaucoup. On se retrouve vendredi prochain, comme je mentionnais, pour un autre épisode de Cine Histoire. D'ici là, allez voir Sinners, allez voir La Vie Devant Moi, allez voir n'importe quoi au cinéma dans ce week-end. [01:46:37] Speaker A: À 42, parlez-nous-en, appelez-nous, laissez-nous un message. [01:46:39] Speaker B: Texte, faites quelque chose. Écrivez dans la pyséfaque. Merci beaucoup, à la semaine prochaine.

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